Les héros d'Angoville-au-Plain : Wright et Moore, les sauveteurs tombés du ciel

5 Rue de l'Église Angoville-au-Plain

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Pendant trois jours, en juin 1944, l'église d'Angoville-au-Plain s'est transformée en un poste de secours improvisé. Les infirmiers parachutistes Robert Wright et Kenneth Moore, du 501e régiment parachutiste de la 101e Airborne, y ont soigné sans distinction amis et ennemis, sauvant 80 vies, dont celles de civils et d’un enfant. Leur courage et leur humanité continuent de résonner aujourd'hui dans ce petit village normand.


L'HISTOIRE EN BREF

L'église d'Angoville : refuge au cœur du chaos

La petite église d'Angoville-au-pain 

Le 6 juin 1944, Wright et Moore sont parachutés derrière les lignes ennemies pour soutenir l'avancée des troupes alliées en Normandie. À la recherche d’un endroit où installer un poste de secours, ils trouvent refuge dans l'église d'Angoville-au-Plain. Très vite, le village est plongé au cœur des combats, et dès le premier soir, les deux infirmiers soignent des dizaines de soldats blessés et deux jeunes filles du village, Lucienne et Jean-Vienne, toutes deux touchées par un éclat de mortier.

Au fil des heures, la situation s'aggrave. Les deux camps occupent successivement le village, obligeant Wright et Moore à improviser face à l'intensité des combats. Sans relâche, ils bravent les tirs pour récupérer les blessés, les ramenant à l’église dans une simple brouette. Leur engagement dépasse les frontières de l’ennemi, car ils soignent indistinctement soldats américains, civils et soldats allemands.

Une humanité qui transcende les lignes ennemies

Vitraux de l'église d'Angoville-au-plain, rendant hommage aux deux parachutistes

Pendant trois jours, Wright et Moore font face à des défis inimaginables. L'église, régulièrement bombardée, est frappée par un obus de mortier qui détruit une partie du toit, causant de nouvelles victimes. Les vitraux sont brisés par des tirs américains pensant que des Allemands se cachaient à l'intérieur. Mais les deux infirmiers continuent de soigner les blessés avec ce qu’ils ont sous la main, malgré l'épuisement et le manque de provisions.

Leur humanité force même le respect des soldats allemands. Plusieurs soldats ennemis entrent dans l'église, mais, voyant Wright et Moore soigner leurs camarades blessés, ils respectent la règle imposée : personne n'entre armé dans l'église. Cet accord tacite fait de cet endroit un sanctuaire où la vie est préservée, quelle que soit la nationalité. À la surprise générale, deux soldats allemands descendent du clocher de l'église, épuisés, et se rendent aux deux médecins, ignorant qu'ils avaient été leurs voisins pendant plusieurs jours.

L’héritage indélébile des héros d’Angoville

Stèle en l'honneur de Robert E Wrigt et Kenneth J Moore, infirmiers de 101 airborne qui ont soigné 80 personne en 1944

Le 8 juin 1944, la bataille autour d'Angoville-au-Plain prend fin, et Wright et Moore peuvent enfin souffler. En trois jours, ils ont sauvé 80 vies, dont celle de Jean-Vienne, l’une des jeunes filles du village. Malheureusement, Lucienne succombe à ses blessures, ainsi que deux soldats américains. Les traces de ces journées héroïques restent gravées dans la pierre : les bancs de l’église, utilisés pour soigner les blessés, portent encore les traces de sang laissées par les combats.

Aujourd'hui, l'église honore cette histoire avec deux vitraux magnifiques. L’un rend hommage aux parachutistes qui ont libéré le village, l’autre à Robert Wright et Kenneth Moore, dont l'acte de bravoure a marqué ce petit coin de Normandie. Wright, décédé en 2013, a souhaité reposer ici, devant cette église où il a accompli ce que beaucoup considèrent comme un miracle. Sa tombe simple, marquée des initiales REW, est le dernier témoignage de cet homme pour qui sauver des vies n’avait aucune frontière.


 

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