Le funiculaire du Tréport : histoire d'une ascension touristique

23 Rue Amiral Courbet Le Tréport

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Suspendu entre mer et falaises, le funiculaire du Tréport raconte plus d’un siècle d’histoire. Conçu pour relier les hauteurs de la Côte d’Albâtre à la ville, il incarne l’élan touristique de la Belle Époque et une incroyable résilience face aux défis du temps.

 


L'HISTOIRE EN BREF

Le funiculaire du Tréport : le projet de dompter les falaises


Le premier funiculaire du Tréport

Dès la fin du XIXe siècle, le Tréport, station balnéaire émergente, attire une nouvelle clientèle, avide de bains de mer et de panoramas spectaculaires. Mais les 365 marches reliant la ville basse aux falaises de craie, les plus hautes d’Europe, dissuadent les visiteurs. En 1881, un projet audacieux voit le jour : construire un funiculaire capable de surmonter le dénivelé de 110 mètres. Après des décennies de réflexion, les travaux débutent en 1907.

Le 1er juillet 1908, le funiculaire ouvre en grande pompe, en présence du Comte Gaston d’Orléans et de la Comtesse Isabelle du Brésil. Le succès est immédiat : plus de 2 000 voyageurs l’utilisent dès le premier mois. Avec ses deux tunnels parallèles et ses stations aux styles architecturaux distincts — néo-byzantin pour la gare basse, métallique pour la gare haute —, le funiculaire devient une fierté locale et un symbole de modernité.

Un destin entre gloire et oubli


Vers 1912, la station haute du funiculaire devant l'Hôtel Trianon 

Dès son lancement, le funiculaire ne se limite pas à une simple infrastructure : il redéfinit l’expérience touristique du Tréport. Le Grand Hôtel Trianon, voisin de la station haute, devient un lieu incontournable pour l’élite parisienne. Les visiteurs profitent d’un accès facile aux plages et aux falaises, renforçant l’attractivité de la région.

Cependant, l’histoire du funiculaire est marquée par des défis. Après la Première Guerre mondiale, il devient difficilement rentable. En 1941, les forces allemandes réquisitionnent les infrastructures pour y installer une batterie de canons. Le funiculaire est arrêté, et il faudra attendre les années 1950 pour voir une tentative de renaissance sous la forme d’une télécabine monocâble. Cette initiative échoue en raison des vents violents, laissant le site à l’abandon en 1981.

Une renaissance au service du tourisme


Vue depuis le funiculaire aujourd'hui

En 1992, la ville du Tréport rachète les infrastructures pour restaurer ce joyau du patrimoine normand. Les travaux entrepris en 2005 modernisent le système, avec la transformation du funiculaire en ascenseurs inclinés. Inauguré en 2006, il est aujourd’hui entièrement automatisé, combinant transport urbain et attrait touristique.

Avec ses quatre cabines indépendantes, le funiculaire est désormais gratuit et accessible toute l’année. Les visiteurs peuvent admirer un panorama exceptionnel sur la Côte d’Albâtre, tout en redécouvrant l’élan de la Belle Époque. Ce monument, véritable symbole de la résilience, continue de relier passé et modernité, tout en soutenant le tourisme local et en offrant une alternative écologique à la voiture.


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