Les Arènes de Nîmes, lieu de traditions depuis l'antiquité
4899 km
Bd des Arènes Nîmes Gard
« Voilà ce que vous auriez trouvé de beau dans Nîmes ; mais j’y trouvai encore d’autres choses qui me plurent fort, surtout les arènes. Vous en avez sans doute ouï parler. C’est un grand amphithéâtre, un peu en ovale, tout bâti de prodigieuses pierres, longues de deux toises, qui se tiennent là, depuis plus de seize cents ans, sans mortier et par leur seule pesanteur. Il est tout ouvert en dehors par de grandes arcades, et en dedans ce ne sont tout autour que de grands sièges de pierre, où tout le peuple s’asseyait pour voir les combats des bêtes et des gladiateurs. » Dans une lettre du 24 novembre 1661 à Le Vasseur, Racine raconte son voyage à Nîmes, pendant son séjour à Uzès, et la découverte des arènes, avec les yeux d’un spectateur émerveillé.
Les Arènes de Nîmes, construites vers la fin du Ier siècle, ont vu le jour environ 20 ans après la construction du Colisée de Rome. Si celui de Rome est le plus grand amphithéâtre romain au monde, l’amphithéâtre antique de Nîmes est celui qui est le mieux conservé.
L’Histoire des Arènes de Nîmes
Origines et Construction
La construction de cet édifice monumental a débuté vers 90 après J.-C., avec pour objectif principal d'offrir des divertissements à la population de la colonie de Nemausus. À l'époque, il pouvait accueillir jusqu'à 24 000 spectateurs, répartis sur 34 rangs de gradins, divisés en quatre zones appelées maeniana, chacun étant réservé à une classe sociale distincte.
Nîmes accueillait alors des écoles de gladiateurs qui formaient des volontaires ou des esclaves. Derniers refuges pour ses hommes souvent déclassés, voir rejetés par la société, elles servaient à assouvir le désir du public, friands des combats de gladiateurs. Des combats qui se terminaient parfois par la mort de l’un des adversaires, si le vaincu n’était pas gracié par le public.
Caractéristiques Architecturales
Architecture et Conception
L’amphithéâtre de Nîmes à la forme d’une une ellipse et mesure 133 m de long sur 101 m de large, qui intègre une piste centrale de 68 m sur 38 m. Ce monument est une prouesse architecturale, conçu selon les principes énoncés par Vitruve, qui préconisait : « Il convient de répartir des voies d’accès nombreuses et spacieuses, en évitant que celles qui viennent d’en haut ne rencontrent celles qui viennent d’en bas ; on doit pouvoir les rejoindre à partir de toutes les places, en circuit direct et sans détour, de telle sorte que lorsqu’il quitte le spectacle, le peuple ne soit pas serré, mais trouve, quel que soit le siège qu’il occupait, une issue séparée et sans obstacle »
La façade, mesurant 21 mètres de haut, est composée de deux niveaux de 60 arcades superposées et d'un attique, ornés de colonnes engagées d'ordre dorique. Au sommet, on peut encore observer les consoles qui servaient à fixer les mâts supportant le velum, une toile destinée à protéger le public du soleil.
Les Galeries Souterraines
Sous la piste centrale, se trouvent plusieurs galeries souterraines, initialement utilisées comme coulisses durant les spectacles. Ainsi à l’aide de trappes et de montes charges, on pouvait faire apparaître des éléments de décors, des fauves, ou des gladiateurs directement sur la piste.
Ces galeries, découvertes au début du XIXe siècle, étaient auraient servi autrefois d’abris secrets pour la pratique du culte des premiers chrétiens. En 1865, Henri Révoil a dégagé deux galeries en croix dans la partie centrale de la piste, connues sous le nom de salle cruciforme, qui porte des inscriptions gravées indiquant probablement le nom de l'architecte ou du financeur du monument.
Évolutions et Transformations
Au fil des siècles, les Arènes ont connu diverses transformations. Lors des grandes invasions, il s'est transformé en village fortifié, offrant refuge à la population locale. Du Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle, il a même abrité un quartier avec ses rues et ses boutiques, bénéficiant d'une administration distincte de celle de la cité jusqu'au début du XIIIe siècle.
Une très longue restauration
François Ier est le premier à s’être ému de l'état de l'édifice. D’ailleurs il préconise son dégagement, vœu qui ne sera jamais suivi d’effets. Pour cela il faudra attendre un décret datant du XVIIIème siècle pour voir débuter le chantier de restauration des arènes
Cette restauration implique la destruction des habitations se trouvant à l'intérieur de l'amphithéâtre ou prenant appui sur le bâtiment à l'extérieur. Tous les travaux viennent s’inscrire dans un grand plan d'embellissement de la ville Ce plan prévoit également la destruction des remparts médiévaux de la vieille ville afin de créer boulevards et promenades. La révolution porte un coup d'arrêt provisoire à ces travaux, qui ne reprendront qu’en 1809.
L'intégralité du monument est finalement dégagée en 1812. Il faut attendre la seconde moitié du XIXEME siècle et le Second Empire, pour qu'une vaste campagne de restauration soit réalisée sous la direction de l'architecte Henri Révoil.
Utilisations Actuelles des Arènes
Un Lieu de Spectacles et de Culture
Aujourd'hui, les Arènes de Nîmes sont un espace vivant, accueillant une variété d'événements culturels, y compris des corridas, des courses camarguaises, des concerts, et des reconstitutions historiques, comme les Journées Romaines de Nîmes.
Accès et Visites
En dehors de ces événements, l'édifice est ouvert à la visite toute l'année, offrant une expérience unique pour les amateurs d'histoire et les curieux. Les fouilles archéologiques menées ici ont également révélé des trésors enfouis, offrant un aperçu fascinant de son histoire ancienne.
Nous voici arrivés au terme de notre voyage à travers les âges. Les Arènes de Nîmes, un monument historique classé, vous attendent pour vous révéler ses secrets et ses merveilles. Un lieu où le passé rencontre le présent dans une harmonie parfaite, promettant une expérience enrichissante et mémorable pour tous ceux qui viennent le découvrir.