Gaspard de Besse, le Robin des bois provençal

Évenos Var Provence-Alpes-Côte d'Azur

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Gaspard de Besse, aussi surnommé le « Robin des Bois provençal », est un bandit de grand chemin, qui s’attaquait aux collecteurs d’impôts et aux riches marchands. Le fait qu’il redistribue une grande partie de son butin aux pauvres, lui valut une immense popularité en Provence. L’histoire de cet homme, né en 1757 à Besse-sur-Issole, a traversé les générations, faisant de Gaspard, une figure légendaire du sud de la France au XVIIIe siècle.

 

L'HISTOIRE EN BREF

Le justicier de la Provence

Gaspard de Besse

Gaspard de Besse n'était pas un simple brigand. Né dans un milieu modeste mais bénéficiant d’une éducation soignée, il développa un esprit éclairé, influencé par les idéaux des Lumières. À 17 ans, révolté par les injustices sociales de son époque, il choisit la voie du brigandage. Avec une bande composée d'anciens forçats, il s’attaquait aux collecteurs d’impôts et aux marchands fortunés, gagnant rapidement le soutien du peuple. Aux yeux des paysans, Gaspard représentait un héros local, un justicier des pauvres défiant les puissants de l’époque.

Pour constituer sa bande, Gaspard fait évader plusieurs forçats du bagne de Toulon, qui deviendront très rapidement, ses fidèles lieutenants. Ensemble, ils opèrent sur la route entre Marseille et Toulon, un axe emprunté par de riches voyageurs et commerçants. Sa devise : “Effrayez mais ne tuez point !” reflète son respect pour la vie humaine. En effet, Gaspard n’a jamais tué ni blessé personne, ce qui renforce son image de brigand au grand cœur, en contraste avec les violences des collecteurs d’impôts et des fermiers généraux.

Des multiples cachettes pour des vols audacieux

Une grotte murée, repère de Gaspard de Besse dans les Gorges du Verdon.

Pour échapper aux autorités, Gaspard de Besse se réfugiait dans des cachettes bien connues de la région, telles que les grottes des massifs de la Sainte-Baume, des Maures, et de l'Estérel. Parmi ses repaires favoris se trouvait le célèbre « trou de Besse » près d'Ollioules, ainsi que l'auberge des Adrets, un refuge discret entre les montagnes où il pouvait se reposer et recueillir des informations. Ce réseau de cachettes le rendait insaisissable, et lui permettait de planifier des coups audacieux.

 L’un de ses exploits les plus mémorables a eu lieu au château de Fontblanche, à Cassis, où il s’introduisit déguisé pour une réception mondaine. Profitant de la surprise, il charma les invités avant de les délester de leurs biens précieux, renforçant sa réputation de brigand rusé capable de frapper en plein cœur de l’élite. Sa réputation de brigand respectueux et charismatique lui a valu une popularité durable en Provence. Ses actions sont racontées comme celles d’un Robin des Bois qui défiait les puissants sans jamais verser de sang, nourrissant ainsi une légende teintée d’admiration et de respect.

Gaspard de Besse : La capture d’une légende

Supplice de la roue

Après plusieurs années à déjouer la maréchaussée, Gaspard de Besse fut finalement capturé à La Valette-du-Var en 1780, certainement trahi par l’un de ses compagnons. Jugé à Aix-en-Provence, il fut condamné à l’effroyable supplice de la roue pour ses crimes de vol et de port d’armes. Bien qu’il n’ait jamais été accusé de meurtre ni même de blessure, cette exécution brutale visait à faire de lui un exemple pour dissuader d’autres brigands. Cependant, loin d’effacer son souvenir, cette mort tragique l’éleva au rang de martyr aux yeux des Provençaux, qui continuaient à le voir comme un rebelle au grand cœur, défenseur des opprimés face aux abus des puissants.

Bien que sa tête fut exposée en guise d’avertissement, cela ne fit qu’amplifier son aura. Dans les auberges et sur les places des villages, son histoire fut racontée de génération en génération, nourrissant ainsi sa légende, toujours plus teintée de mystère. D’ailleurs on raconte encore que Gaspard de Besse aurait caché un fabuleux trésor quelque part dans la région de Cuges-les-Pins. Une rumeur qui continue de faire rêver les chasseurs de trésors. À travers ce mythe, Gaspard est resté dans le cœur des Provençaux, symbolisant la révolte et l’esprit de liberté qui ont marqué la Provence du XVIIIe siècle.

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