L'aviation, facteur clé de la réussite du débarquement

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L'aviation le jour J va jouer un rôle déterminant dans la réussite du débarquement. Plus généralement son rôle est décisif pour reconquérir l'Europe occupée.

"L'ennemi a le contrôle complet de l'air au-dessus de la zone de combat et jusqu'à environ 100 kilomètres derrière le front. Il coupe de jour en jour la quasi-totalité du trafic sur les routes ou les chemins ou dans les campagnes. La manœuvre de nos troupes sur le champ de bataille à la lumière du jour est ainsi presque entièrement empêchée, tandis que l'ennemi peut opérer librement… Troupes et personnel doivent se cacher de jour en jour dans des zones offrant une couverture suffisante à cette opération invalidante et destructrice de l'avion de l'ennemi."

Maréchal Erwin Rommel, 12 juin 1944

L'aviation le jour J 

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Dès le départ, Eisenhower et le reste du haut commandement alliés comprennent, que l'aviation le jour j jouera un rôle essentiel. Les planificateurs de l'opération Overlord savent par expérience qu'il faut éviter de combattre la puissance aérienne ennemie sur le front de l'invasion. Cela signifie que la Luftwaffe doit être détruite avant le jour J. L’aviation le jour j a donc joué un rôle clé dans la victoire des Alliés en Normandie. Il faut dire qu'avec 11 000 avions à leur disposition, les forces aériennes jouissaient d’une supériorité écrasante sur les Allemands. Car la Luftwaffe, ne dispose que d’un peu plus d’un millier d’aéronefs, et doit se contenter de faire des apparitions sporadiques dans le ciel Normandie.

Des aviateurs inépuisables*

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Cependant, le rôle le plus important est sans doute celui joué par l’aviation tactique dans son soutien aux combattants sur le terrain. Les aviateurs Britanniques et Américains sont infatigables aux commandes de leurs chasseurs et bombardiers. Leur volonté et leur courage sont quelques unes des principales raisons de la victoire des Alliés.

Aérodrome express

 

 Un aérodrome américain en construction près de Sainte Mère Eglise.

Autre raison, le génie militaire qui démarre la construction d'aérodromes en Normandie quelques heures seulement après les débarquements. En effet une cinquantaine d'aérodromes sont installés dans le Cotentin et le Bessin. De ce fait non seulement les alliés augmentent leur capacité d'intervention mais aussi le soutien apporté à l'avancée des troupes.

Les avions du jour J

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Que ces avions s’appellent Spitfires, Thunderbolts ou Mustangs, tous défient les Allemands en Normandie. En effet certains bombardent en piqué les plus petites concentrations de soldats ennemis. Pendant ce temps d'autres attaquent sans relâche les convois ennemis. Ce qui est certain c'est que tous sèment la mort et la terreur sur les routes. Et pour illustrer ce courage, quoi de mieux que l'histoire de cet avion qui a lui tout seul brise la contre-attaque Allemande de Mortain en août 1944.

Planification de l'invasion

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"Si vous voyez des avions au-dessus de vous, ce seront les vôtres."

Général Eisenhower aux troupes d'assaut la veille du jour J

Alors que les alliés préparent l'invasion depuis des mois, leurs pertes dans les airs sont déjà très lourdes. En effet le Bomber Command a déjà perdu près de 300 avions et 2 000 hommes en attaquant les cibles de l'invasion. La puissance aérienne est la clé du succès. Pour cela la RAF décide d'attaquer toutes les liaisons routières et ferroviaires de la zone d'invasion prévue pendant les deux mois qui précédent le débarquement, les alliés mènent avec succès une campagne de bombardements intensifs. Pendant ce temps une autre offensive est en cours. Celle que mènent la RAF et les bombardiers américains sur l'Allemagne. En déplaçant la bataille au-dessus du Troisième Reich, les alliés forcent la Luftwaffe à se mettre sur la défensive. Et dans cette situation elle ne pourra pas faire grand chose le jour du débarquement allié sur les plages de Normandie.

Les cibles de l'aviation le jour J

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"La Manche vous a arrêté, mais pas nous". Les commandos de la 6e division aéroportée examinent le message figurant sur le flanc de leur planeur Horsa sur un aérodrome de la RAF. Ils sont sur le point de s'envoler pour la Normandie dans la soirée du 6 juin 1944[/caption] Plus le jour J approche et plus la nature des missions devient tactique. C'est le cas notamment pour les emplacements des batteries côtières et des installations radar. De ce fait des aviateurs alliés bombardent des emplacements de canons quelques heures seulement avant le débarquement sur la plage. Le jour J ils ont également attaqué des voies de liaison, remorqué des planeurs et procédé aux largages des parachutistes. Ils ont également mené des opérations de diversion, bombardé des transports ennemi ou fait de la reconnaissance sur les lieux de bataille. Les équipages patrouillent également au large de la Normandie. Ainsi ils protègent l'armada de navire allés des sous-marins et autres navires navires ennemis. D'ailleurs le commandement allié organise des équipes de sauvetage pour récupération les aviateurs tombés en mer.

Le bilan de l'aviation le jour J

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Au total, le jour J, ce sont plus de 11 590 avions alliés de tous types qui sont en action. Parmi eux 5 656 appartiennent à la Royal Air Force. Ce qu'il faut savoir, c’est que le 6 juin plus de 1 800 membres de la RAF et 456 véhicules débarquent sur les plages. Le 9 juin, on compte 3 500 membres du personnel de la RAF et 815 véhicules présent en Normandie. Au cours des jours suivants, l’armée de l’air allemande tente désespérément de transférer des avions sur le champ de bataille. Mais les pilotes de chasse alliés occupent le périmètre pour y établir une défense aérienne infranchissable. Au même moment les bombardiers rendent inutilisables les aérodromes ennemis. De plus ils continuent de détruire les réseaux routiers rendant impossible l'acheminement de renforts allemands sur le front. En maintenant la supériorité aérienne, les pilotes de chasse exploitent la situation au maximum. D'une part ils effectuent des reconnaissances poussées des zones de combat. Et d'autre part lorsqu'ils effectuent cette surveillance ils peuvent déloger à coup de roquettes, de bombes et de mitrailleuses les soldats ennemis. Parfois au sol la bataille s'arrête. C'est le cas quand les troupes au sol appellent les bombardiers alliés en renfort pour sortir de l'impasse. Les Alliés ont su parfaitement exploité leur supériorité aérienne au niveau local.  Une équipe de combat reçoit les dernières instructions juste avant de décoller dans un puissant bombardier YB-17[/caption] Les bombardiers de l'US Air Force de la RAF continuent de détruire les routes et les voies ferrées pendant les jours qui suivent le débarquement. De ce fait ils rendent l'arrivée de renforts allemands très difficile. Ils ont également affaibli l'ennemi en déversant des tapis de bombes sur eux avant des offensives majeures. C'est le cas notamment pour les opérations Charnwood, Goodwood et Cobra. Le succès des débarquements du jour J ouvre la voie à la libération de l'Europe occidentale. En un an, les nazis sont vaincus et la guerre en Europe est terminée.