Le Palais de justice de Rouen, témoin de l'histoire tumultueuse de la ville

Bienvenue au Parlement de Normandie, un chef-d'œuvre du gothique civil français qui se distingue par sa somptueuse façade de la cour d'honneur. Admirez sa tourelle centrale, sa profusion de statues et de pinacles ornant les fenêtres du dernier étage. Érigé à l'aube de la Renaissance, sur les cendres de l'ancien quartier juif de la ville, ce bâtiment témoigne de bons nombres de tumultes de l'histoire de Rouen. Ayant survécu aux épreuves du temps et aux bombardements, il a été magnifiquement restauré pour accueillir aujourd'hui le palais de justice, et notamment la cour d’assise, conservant ainsi son illustre vocation judiciaire.

L'Histoire en bref :

Le Grand échiquier :

L'Échiquier de Normandie était autrefois une assemblée de notables qui se réunissait deux fois par an pour juger des affaires juridiques. Cette institution, créée par Rollon, avait pour rôle de juger les affaires liées à la gestion du domaine ducal et des violations de droits du duc. Au fil du temps, elle est devenue une cour souveraine qui rendait la justice. En 1499, elle a été établie de manière permanente à Rouen. À la suite de l'annexion du duché de Normandie au domaine royal français, l'Échiquier fût supprimé. Les comptes et finances du Duc qui étaient gérés par cette assemblée, furent transférés à la Chambre des comptes de Paris.

Le Palais de Justice de Rouen - un bâtiment historique

Le bâtiment témoigne de la prospérité retrouvée de la ville de Rouen à la fin du XVe siècle. Avec son style Louis XII, il est un exemple d'architecture civile des premières décennies du XVIe siècle. Construit principalement entre 1499 et 1507 pour accueillir le Parloir aux Bourgeois et l'ancien Échiquier de Normandie, ce palais est devenu sous le règne de François Ier en 1515, le Parlement de Normandie. C’est pendant la Révolution française, que l’édifice deviendra un palais de justice. Classé au titre des monuments historiques depuis 1840, son architecture est comparable à celle de l'hôtel de Bourgtheroulde, situé à quelques rues du Palais de justice.

La destruction du palais de justice en 1944

Le palais de justice de Rouen a subi des dégâts considérables pendant la Seconde Guerre mondiale. La première fois le 19 avril 1944, quand les alliés ont bombardé massivement Rouen et sa banlieue, en vue du débarquement en Normandie. Enfin peu de temps avant la libération de la ville le palais est bombardé une seconde fois par erreur le 26 août. Cette seconde attaque a presque entièrement détruit le corps de logis central de style Louis XII. L'édifice a donc dû être partiellement reconstruit avec une grande minutie. En 1977, la cathédrale a été classée monument historique et en 1979, elle a été définitivement inscrite en tant que tel.

Bon à savoir :

• La Maison sublime : Le palais de justice de Rouen abrite sous les pavés de sa cour centrale, « la maison sublime », qui n’est autre que le plus ancien édifice juif de France. Vous avez la possibilité grâce à l’office de tourisme de Rouen, de visiter ce lieu emblématique vieux de neuf siècles.
• Le dépôt des noirs : A la fin du 18ème siècle, les prisons situées au rez-de-chaussée du palais de justice, font office de « dépôt des noirs ». C'est là que des maîtres faisaient enfermés leurs esclaves, qui avaient été formés à certaines tâches en France, afin de les renvoyer de force aux colonies quand ils n’en avaient plus l’utilité. Même modeste, le commerce colonial et la traite négrière sont une réalité historique et sociale de la ville.
• Les trous visibles sur les murs du palais de justice sont en fait des impacts d’éclats de bombes, une empreinte visible de la violence des bombardements que Rouen a subie en 1944.

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