Le camp du Struthof, la barbarie nazie sur le sol français

D130 Natzwiller Bas-Rhin

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L'histoire du camp du Struthof nous offre une occasion unique de réfléchir à l'importance de préserver la mémoire, d'honorer les victimes et de lutter contre l'oubli. Alors, embarquez avec Ystory, pour un voyage émouvant et édifiant à travers les coulisses de ce sombre chapitre de l'histoire, et comprenez pourquoi il est essentiel de se souvenir et de transmettre ces récits aux générations futures.

 

 

"Être prisonnier à Natzweiler-Struthof revient ainsi à monter sans arrêt des marches, lesquelles sont particulièrement hautes. Sachant qu'au bout d'un certain temps, les prisonniers n'ont plus suffisamment de force pour lever normalement les jambes, ils finissent bientôt par adopter une démarche curieuse : devant chaque marche, ils prennent leur élan, placent les mains sous un genou et le soulèvent pour poser le pied sur la marche suivante. Après avoir posé l'autre pied, ils recommencent, et ainsi de suite jusqu'au block" Témoignage du déporté norvégien Kristian Ottosen

Le camp du Struthof-Natzweiler : Le camp de concentration français

 

Vue du camp du Struthof en 1945

La création et l'organisation du camp

Le camp du Struthof-Natzweiler est créé en 1941 dans le département du Bas-Rhin, au cœur de l'Alsace redevenue allemande. Ce camp sert principalement à exploiter les déportés pour les utiliser comme main-d'œuvre. Les malheureux sont ainsi obligés de contribuer à l'effort de guerre allemand, en travaillant notamment dans l'industrie d'armement et dans les carrières de granit. Le camp du Struthof qui se situe à 800 mètres d'altitude, est entouré de barbelés, de miradors et de fossés antichars. Ainsi sa situation nichée au cœur de la forêt, loin des regards indiscrets, offre un terrain propice à la torture et à la répression.

 

Vue du camp du Struthof après sa découverte. 1944

Le camp est organisé en plusieurs blocs qui comprennent des dortoirs, une cuisine, des sanitaires et une infirmerie. Les conditions de vie y sont particulièrement éprouvantes : En effet les déportés dorment sur des couchettes en bois superposées, sans matelas ni couverture. Ils sont sans cesse exposés au froid, à la faim et aux maladies. A ce moment-là, le Struthof, est le camp principal d'un réseau de 70 camps annexes.

Les souffrances quotidiennes des déportés

 

 Le four crématoire du camp du Struthof, 1944

Les déportés du Struthof-Natzweiler sont soumis à de nombreux sévices, avant que la maladie, l'épuisement ou la faim ne les emportent définitivement. Les Kapos et les SS les maltraitent quotidiennement, en leur infligeant des coups violents et en les exposant aux morsures des chiens dressés pour les attaquer. 

Les punitions peuvent aller des coups de fouet sur le chevalet de bastonnade, à l'enfermement dans un bunker situé dans le bas du camp. Les déportés, souvent squelettiques, épuisés, blessés et malades, ne reçoivent que très peu de soins. Ce faisant, le taux de mortalité atteint 40% au camp principal du Struthof-Natzweiler, alors qu'il grimpe à plus de 80% dans les camps annexes.

En plus de la torture quotidienne, les déportés savent qu'ils seront condamnés à mort en cas de tentative d'évasion. Comme si ça ne suffisait pas, la peine encourue est exactement la même, si les nazis les soupçonnent de vouloir s'évader. Un tel lieu ne peut que plaire à la Gestapo de Strasbourg.

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La Potence du camp du Struthof destinée aux exécutions

Alors quand elle utilise le camp du Struthof, c'est pour venir y exécuter les réfractaires à la Wehrmacht ou les membres de réseaux de résistance. Perdu dans la montagne, l'endroit présente certains avantages comme le fait d'être à l'abri des regards, nul ne sait ce qu'il se passe ici. Et puis une fois que les prisonniers exécutés, il est facile de faire disparaître les corps en les incinérant dans le four de la baraque crématoire.

Les expérimentations médicales nazies sur les déportés

 

Table d'autopsie du camp du Struthof

Le régime nazi, fondé sur des théories racistes et antisémites, cherchait à justifier sa vision de la "pure race allemande" en menant des expérimentations pseudoscientifiques sur les déportés. Au Struthof-Natzweiler, plusieurs séries d'expériences médicales ont été menées, notamment sur le gaz de combat, diverses maladies et l'étude des races, sous la direction de professeurs et médecins allemands acquis aux idées d'Hitler. Ces expérimentations avaient lieu dans le cadre des travaux de la Reichsuniversität de Strasbourg et de l'administration SS Ahnenerbe, rattachée à l'état-major de Himmler à Berlin.

Parmi les principaux auteurs de ces expérimentations, on retrouve August Hirt, professeur d'anatomie de renommée internationale, Otto Bickenbach, professeur de médecine spécialiste des gaz de combat, et Eugen Haagen, virologue ayant découvert un vaccin contre le typhus. Ces expériences ont causé des centaines de victimes parmi les déportés, laissant des séquelles physiques et psychologiques durables sur les survivants.

 

La plaque commémorative rappelant les noms des quatre-vingt-six Juifs gazés par le professeur Hirt en août 1943 pour ses « expériences » pseudoscientifiques.

L'évacuation du camp et les procès des responsables

 

Soldat américain examinant des tenues de déportés NN. Décembre 1944

Face à l'avancée des armées alliées en septembre 1944, les nazis ont décidé d'évacuer le camp principal du Struthof-Natzweiler. La plupart des déportés ont été transférés vers le camp de Dachau, tandis que quelques-uns sont restés à Natzweiler sous la garde d'un petit nombre de SS. Le 23 novembre 1944, l'armée américaine a libéré le camp, découvrant ainsi pour la première fois l'horreur de l'univers concentrationnaire nazi.

Sur les 52 000 personnes déportées au Struthof-Natzweiler ou dans l'un de ses camps annexes entre 1941 et 1944, plus de 20 000 ont trouvé la mort. Dès 1945, les Alliés ont jugé les principaux responsables du régime nazi à Nuremberg, avant de tenir des procès séparés pour les SS de chacun des camps principaux. Les responsables SS du Struthof-Natzweiler, arrêtés ou en fuite, ont été jugés lors des procès de Wuppertal, de Rastatt et de Metz.

Un témoignage de la barbarie

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L'histoire du camp du Struthof-Natzweiler témoigne de la barbarie et de la cruauté du régime nazi envers les populations qu'il considérait comme inférieures. En dévoilant les souffrances endurées par les déportés et les expériences inhumaines menées sur eux, il est essentiel de transmettre cette histoire aux générations futures afin de préserver la mémoire des victimes et de lutter contre l'oubli.

 

Le Struthof, un devoir de mémoire et de transmission

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Le Mémorial national aux héros et martyrs de la déportation.

Le Mémorial du Struthof-Natzweiler

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Après la fin de la guerre, il fut décidé de préserver le site du Struthof-Natzweiler en tant que lieu de mémoire et de commémoration. Le Mémorial du Struthof-Natzweiler a été créé pour honorer les victimes et rappeler les atrocités commises par le régime nazi. Le site offre une exposition permanente, des visites guidées et des espaces pédagogiques pour informer les visiteurs sur l'histoire du camp, les conditions de vie des déportés et le contexte historique de la Seconde Guerre mondiale.

L'éducation et la transmission aux générations futures

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Il est crucial d'enseigner l'histoire du camp du Struthof-Natzweiler et des autres camps de concentration nazis aux générations futures. Les écoles, les universités et les institutions culturelles ont un rôle important à jouer pour transmettre cette mémoire et sensibiliser les jeunes générations aux dangers du totalitarisme, du racisme et de l'antisémitisme. Les témoignages des survivants, les documents d'archives et les travaux de recherche historique contribuent à une meilleure compréhension de cette période sombre de l'histoire et à la lutte contre le négationnisme et la banalisation de la Shoah.

L'importance de la vigilance et de l'engagement citoyen

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L'histoire du camp du Struthof-Natzweiler rappelle la nécessité d'être vigilant face aux discours haineux et aux idéologies qui cherchent à diviser les sociétés sur la base de la race, de la religion ou de l'origine ethnique. Le devoir de mémoire implique également un engagement citoyen pour défendre les valeurs démocratiques, les droits de l'homme et l'égalité entre tous les individus. En se souvenant des victimes du Struthof-Natzweiler et en luttant contre l'intolérance, nous contribuons à construire un monde plus juste et plus humain.