L’auberge Ravoux : L’ultime refuge de Vincent van Gogh
52 Rue du Général de Gaulle Auvers-sur-Oise
L’auberge Ravoux, située au cœur d’Auvers-sur-Oise, est l’endroit dans lequel Vincent Van Gogh passa ses derniers jours. Exactement 70 jours pendant lesquels, le peintre tourmenté, allait peindre frénétiquement 74 tableaux, avant de se donner la mort. Retour sur cette histoire intense et émouvante.
L'HISTOIRE EN BREF
Auvers-sur-Oise, le dernier refuge de Van Gogh
L'auberge Ravoux en 1890
En mai 1890, conseillé par son frère Theo, Vincent van Gogh arrive à Auvers-sur-Oise, charmant village pittoresque du Val-d’Oise. Pour un franc par jour, Van Gogh s’installe à l’auberge Ravoux, située au cœur du village, en face de la mairie. L’auberge Ravoux Construite en 1855 par Auguste Crosnier, un maître-maçon local, devint en 1876 un café-restaurant sous le nom de Café de la Mairie. Ce lieu accueille depuis ses origines, des villageois, des artisans, et parfois des peintres de passage, attirés par la beauté des paysages et sa proximité avec Paris. Il faut dire qu’Auvers sur Oise, avec ses paysages vallonnés, ses champs dorés et ses hameaux tranquilles, attire depuis longtemps des peintres impressionnistes comme Camille Pissarro ou Charles-François Daubigny.
Après des mois passés dans un asile à Saint-Rémy-de-Provence, l’artiste espère retrouver ici la sérénité et la quiétude propice à la création. L’auberge à ce moment-là est gérée par Arthur-Gustave Ravoux. L’endroit modeste mais chaleureux, est très apprécié des habitants.Van Gogh y réside dans la chambre numéro 5. Une petite chambre mansardée, éclairée par une lucarne, que Van Gogh perçoit comme un refuge, un endroit simple, à son image. Les repas sont frugaux, et les conversations avec les habitants, rares. Pourtant, l’atmosphère du village inspire l’artiste, qui se lance dans une production frénétique. Pour calmer son anxiété, Vincent Van Gogh peut compter sur le Dr Paul Gachet, un médecin humaniste, qui est aussi un collectionneur d’art bien connu pour son soutien aux artistes.
Un dernier souffle créatif sous les toits de l’auberge
La chambre n°5 de l'auberge Ravoux, dernier refuge de Vincent van Gogh
Ici, Van Gogh mène une vie sobre et très bien réglée.Chaque matin, Van Gogh part de l’auberge Ravoux, toiles et pinceaux sous le bras, pour explorer les champs dorés et les ruelles pittoresques d’Auvers. Ces paysages, baignés d’une lumière douce, deviennent ses sujets favoris. L’après-midi, il trouve refuge dans une salle aménagée par la famille Ravoux, où il travaille en silence, loin de l’agitation. Pendant les 70 jours de son séjour, Van Gogh peint sans relâche. Son pinceau capture l’essence d’Auvers : les champs de blé ondulants, les jardins luxuriants et les portraits des habitants, comme celui d’Adeline Ravoux, la fille de l’aubergiste. Le Dr Gachet, son médecin devenu ami, est également un sujet central de son œuvre. Van Gogh, tente de compenser ses angoisses, à travers cette frénésie créative.
Cependant, la solitude et la peur de rechutes le hantent, et surtout la mélancolie persiste. Et c’est le 27 juillet 1890, après une journée à peindre dans les champs, que Van Gogh se tire une balle dans la poitrine. Gravement blessé mais conscient, il réussit à regagner l’auberge. Refusant de parler de son acte, il regagne sa chambre y passer ses derniers instants. Theo, son frère bien-aimé, le rejoint à son chevet. Deux jours plus tard, le 29 juillet, Van Gogh s’éteint à 1h30 du matin entouré de son frère et du Dr Gachet. Ses derniers mots pour son frère, furent, dit-on : « La tristesse durera toujours. » ,
De la tragédie personnelle à la mémoire collective
Dominique-Charles Janssens, l'entrepreneur belge qui a acheté l'Auberge Ravoux, dans la petite chambre où l'artiste Vincent van Gogh a séjourné.
Après la mort de Van Gogh, l’Auberge Ravoux. devient un symbole du génie et des tourments de l’artiste. Classée Monument Historique en 1985, l’auberge a été restaurée pour retrouver son ambiance d’origine. La chambre numéro 5, surnommée la chambre du suicidé, reste vide encore aujourd’hui, préservée comme un véritable sanctuaire. Au-delà de l’auberge, l’héritage de Van Gogh transcende les frontières. Ses œuvres réalisées à Auvers, comme Les Racines d’arbres ou Les Jardins de Daubigny, témoignent de son génie créatif.
Grâce aux efforts de Johanna van Gogh-Bonger, la veuve de Theo, ses lettres et ses tableaux ont été diffusés, assurant sa postérité. De plus l’engagement de figures comme Dominique-Charles Janssens, qui a fondé l’Institut Van Gogh, a permis de faire de l’auberge un lieu culturel et touristique incontournable, capable d’attirer des visiteurs du monde entier. Grâce à l’histoire de l’Auberge Ravoux et de Vincent van Gogh, Auvers-sur-Oise, n’est plus seulement un village pittoresque, mais un lieu de pèlerinage pour les passionnés d’art et les curieux souhaitant marcher sur les traces de ce peintre maudit devenu immortel.
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