Le festival de Cannes, le cinéma en son palais

Palais des festivals et des congrès de Cannes 1 Bd de la Croisette

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Ah, le Festival de Cannes ! Quelle délicieuse effervescence s'empare de la Croisette chaque année, lorsque les amoureux du cinéma se rassemblent pour célébrer les dernières œuvres d'art de cette fabuleuse industrie. Devenu un véritable emblème de la culture cinématographique mondiale, le Festival de Cannes est le rendez-vous incontournable des cinéphiles, des réalisateurs et des acteurs les plus talentueux. Depuis sa création en 1946, le festival a su évoluer au gré des polémiques et des moments émouvants, pour toujours mieux nous surprendre. Laissez-moi, chers lecteurs, vous conter l'histoire de ce somptueux événement, où les paillettes des robes des actrices se mêlent aux étoiles des projecteurs.

"Cannes est tout ce que le cinéma est: glamour et rigueur, bêtise et sérieux, sexuel et cérébral, excessif et raffiné, art et business, le ridicule et le sublime. Un élitisme fortement discriménatoire, et en même temps une capacité à changer, à embrasser les nouvelles tendances du cinéma. Compétitif et très ouvert" Todd McCarthy, journaliste, critique de cinéma, scénariste et réalisateur américain de documentaires sur le monde du cinéma.

Les débuts du Festival de Cannes : Genèse et première édition annulée

[caption id="attachment_15267" align="aligncenter" width="1399"] Affiche du film Le Magicien d'Oz de Victor Fleming qui aurait dû faire partie de la sélection du 1er festival de Cannes, avorté en 1939.[/caption]

L'idée d'un festival indépendant

[caption id="attachment_15269" align="aligncenter" width="534"] Jean Zay en 1936.[/caption]

Dans les années 1930, la France, cherchant à renforcer son prestige culturel, envisage d'organiser une compétition internationale de films. À la suite de l'ingérence des gouvernements fascistes allemands et italiens dans la sélection des films de la Mostra de Venise, Philippe Erlanger, Émile Vuillermoz et René Jeanne soumettent l'idée d'un festival de cinéma indépendant en France. Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-arts, donne son accord le 26 décembre 1938.

Le jury choisi Cannes

[caption id="attachment_15270" align="aligncenter" width="1024"] Photographie colorisée de la Croisette à Cannes dans les années 1930 pour l'édition de carte postale.[/caption]

Plusieurs villes candidates sont étudiées, dont Aix-les-Bains, Alger, Biarritz, Lucerne, Ostende et Vichy. Finalement, Cannes est retenue grâce à ses atouts et aux engagements de la ville en termes de soutien financier et d'infrastructures. Philippe Erlanger, à l'origine de l'idée du Festival, en devient le premier délégué général.

La préparation de la première édition

[caption id="attachment_15268" align="aligncenter" width="356"] Auguste et Louis Lumière.[/caption]

En juin 1939, Louis Lumière accepte de présider la première édition du Festival, qui doit se tenir du 1er au 20 septembre. La sélection française comprend des films tels que L'Enfer des anges, La Charrette fantôme, La Piste du nord et L'Homme du Niger, tandis que les films étrangers incluent Le Magicien d'Oz, Pacific Express, Au revoir Mr. Chips et Les Quatre Plumes blanches. L'affiche du premier Festival est créée par le peintre Jean-Gabriel Domergue.

L'annulation du premier festival de Cannes

[caption id="attachment_15271" align="aligncenter" width="796"] Photo du 3 septembre 1939 illustrant la composition des blindés de la Wehrmacht au moment de la campagne de Pologne : une colonne de Panzer I et II, dépassée par un transport SdKfz 251 employé comme véhicule de reconnaissance.[/caption]

Alors que les vedettes commençaient à affluer en août, la Metro-Goldwyn-Mayer affrète un paquebot transatlantique pour transporter les stars d'Hollywood. Des fêtes et des événements sont prévus, mais le 1er septembre 1939, jour de l'ouverture du Festival, les troupes allemandes envahissent la Pologne, conduisant à l'annulation de la première édition du Festival de Cannes.

L'émergence du Festival de Cannes après la guerre

 

La première édition en 1946

La première édition du Festival se tient du 20 septembre au 5 octobre 1946, dans les salles du Casino municipal de Cannes. Initiée par Philippe Erlanger et la confédération générale du travail (CGT), elle est financée par le Ministère des Affaires étrangères et la ville de Cannes.

Entre accord avec Venise et volonté d'indépendance

Il est un temps question que le Festival de Cannes et la Mostra de Venise alternent chaque année, mais cet accord est ignoré et critiqué en France. Le gouvernement refuse de financer un festival annuel, et le Palais des Festivals est construit précipitamment pour accueillir l'édition de 1947. La Fédération CGT des syndicats du spectacle continue de siéger au conseil d'administration du Festival.

Institutionnalisation et évolution du Festival

Robert Favre Le Bret rejoint la direction du Festival en 1947 et instaure le principe de la Commission de sélection. Le Festival s'institutionnalise et trouve ses marques en Europe. Il n'a pas lieu en 1948 et en 1950, officiellement pour des raisons budgétaires, et peut-être à cause du contrat avec la Mostra de Venise. Depuis 1951, le Festival se tient au printemps, éloignant ainsi ses dates de celles de la Mostra de Venise et du Festival de Locarno.

La création de la Palme d'or et l'essor du Festival

La Palme d'or est créée en 1955, à l'initiative de Robert Favre Le Bret, pour remplacer le « grand prix du Festival international du film ». La première Palme d'or est remise à Delbert Mann pour Marty. À partir des années 1950, Cannes devient le plus grand événement du cinéma mondial. Le festival se concentre progressivement davantage sur le cinéma, moins sur les mondanités, le patriotisme et la diplomatie. De grands cinéastes y présentent des œuvres majeures, contribuant à asseoir la réputation internationale du Festival de Cannes.

L'évolution du Festival dans les années 1960

L'arrivée de la Nouvelle Vague

En 1959, François Truffaut est récompensé pour Les Quatre Cents Coups, marquant l'arrivée de la Nouvelle Vague sur la scène cannoise. La même année, le premier marché du film est créé, devenant une plate-forme majeure pour le commerce international du cinéma. Les années 1960 voient également l'émergence de réalisateurs talentueux tels qu'Andreï Tarkovski, Miklós Jancsó et Glauber Rocha.

La création de la Semaine internationale de la critique

En 1962, la première Semaine internationale de la critique est lancée pour mettre en lumière les premières et deuxièmes œuvres des cinéastes du monde entier. Ce nouvel événement permet de découvrir des talents tels que François Ozon, Alejandro González Iñárritu et Julie Bertuccelli. En 1965, le Festival rend hommage à Jean Cocteau en le nommant président d'honneur à vie, et en 1966, Olivia de Havilland devient la première femme à présider le jury.

Mai 68, une révolution de palais

Interruption et manifestations étudiantes

Le Festival de Cannes 1968 est interrompu le 19 mai à cause de manifestations étudiantes. Dès le 13 mai, les étudiants envahissent le Palais des Festivals, et le 18 mai, des réalisateurs tels que François Truffaut, Jean-Luc Godard et Claude Lelouch rejoignent le mouvement. Ces derniers protestent également contre la destitution d'Henri Langlois de son poste de directeur de la Cinémathèque française par le ministre de la Culture André Malraux. Pour soutenir leurs confrères, des réalisateurs comme Alain Resnais, Carlos Saura et Miloš Forman retirent leurs films de la compétition. Face à ces événements, les organisateurs annulent le Festival le 19 mai.

Les transformations majeures du Festival de Cannes

L'émergence de la Quinzaine des réalisateurs

En 1969, Pierre-Henri Deleau crée la Quinzaine des réalisateurs pour présenter des films étrangers réalisés par des cinéastes méconnus. Pour sa première édition, 62 longs métrages et 26 courts métrages sont projetés gratuitement et accessibles à tous.

Les changements de direction et la sélection des films

En 1972, Robert Favre Le Bret devient président et Maurice Bessy est élu délégué général. Ils instaurent des comités de sélection pour le cinéma français et international. En 1978, Gilles Jacob arrive au poste de délégué général et crée la Caméra d'or et la section Un Certain Regard. Sous son impulsion, le festival défend la liberté d'expression et de création contre les régimes autoritaires et la censure.

L'évolution du jury et la médiatisation du Festival

Depuis les années 1960, le jury se compose essentiellement de célébrités de l'industrie du cinéma, avec un président obligatoirement issu du cinéma. Le Festival est couvert par Antenne 2 puis Canal+ à la télévision. Depuis 1993, les cérémonies d'ouverture et de clôture sont télédiffusées en clair et en direct.

Les transformations du Palais des Festivals et les présidences successives

En 1983, un nouveau Palais des Festivals, surnommé le "Bunker", est construit. Pierre Viot succède à Robert Favre Le Bret en tant que président en 1984, suivi de Gilles Jacob en 2001 et de Pierre Lescure en 2014. Depuis 2016, les affiches du Festival mettent en avant un film plutôt qu'une figure du cinéma, à l'image de la 69e édition avec Le Mépris de Jean-Luc Godard.

Le festival de Cannes et La montée des marches

[caption id="attachment_15273" align="aligncenter" width="1500"] 70 eme Festival de Cannes, couverture du collector par Gil Zetbase[/caption]

Moments mythiques et inoubliables

La montée des marches du Palais des Festivals est l'un des moments phares du Festival de Cannes, qui a vu défiler au fil des ans d'innombrables stars et personnalités marquantes. Certaines montées des marches sont devenues mythiques, gravées à jamais dans l'histoire du festival.

En 1991, Madonna captiva l'attention des médias avec sa tenue provocante en porte-jarretelles et soutien-gorge conique, créée par Jean-Paul Gaultier pour la projection du film "In Bed with Madonna".

La montée des marches de 2005 fut marquée par un incident devenu légendaire : alors qu'elle gravissait les marches, une bretelle de la robe de Sophie Marceau se détacha et un de ses seins fut accidentellement mis à nu. Sans le vouloir, elle devint l'un des événements du Festival de Cannes 2005.

En 2016, Julia Roberts, connue pour son sourire éclatant et son rire communicatif, fit sensation en montant les marches pieds nus, une manière pour elle de protester contre l'obligation de porter des talons hauts imposés aux femmes lors de cette cérémonie.

Ces quelques exemples témoignent de la richesse des moments qui ont jalonné l'histoire de la montée des marches, offrant aux festivaliers et aux médias du monde entier des instants inoubliables et emblématiques de l'esprit du Festival de Cannes.

Le Festival de Cannes, un événement toujours incontournable

L'évolution du festival et sa place mondiale

Initialement une manifestation touristique et mondaine, le Festival de Cannes est devenu le festival de cinéma le plus médiatisé au monde. Chaque année, cinéastes, vedettes, professionnels de l'industrie cinématographique et journalistes se retrouvent à Cannes en mai. Malgré la concurrence du Festival de Toronto, Cannes demeure un événement culturel majeur.

Les célébrations marquantes et les changements de direction

En 2007, le Festival fête ses 60 ans en projetant le film le plus long de son histoire et en organisant le film à sketch "Chacun son cinéma". En 2014, Pierre Lescure succède à Gilles Jacob en tant que président du Festival, puis est réélu en 2017 et 2020. L'édition 2022 marque la fin de sa présidence, avec Iris Knobloch lui succédant en juillet 2023.

Les avancées et la diversité de la sélection officielle

Le Festival de Cannes a su promouvoir de nouveaux réalisateurs et cinématographies tout en intégrant les évolutions technologiques, comme le numérique. La sélection officielle reflète la production cinématographique mondiale, mettant en avant le cinéma d'auteur et de recherche. La question de la création d'un prix de la musique originale est aujourd'hui posée.

Les prodiges récompensés de Cannes

Le Festival de Cannes honore les plus grands cinéastes internationaux et plusieurs réalisateurs ont été récompensés de multiples fois pour leur art, leur style ou leur genre. Sur l'affiche officielle des 60 ans du Festival, neuf célébrités favorites ont été rassemblées : Souleymane Cissé, Penélope Cruz, Wong Kar-Wai, Juliette Binoche, Jane Campion, Gérard Depardieu, Bruce Willis, Samuel L. Jackson et Pedro Almodóvar.

Les détenteurs de la Palme d'or

Neuf réalisateurs ont obtenu la Palme d'or à deux reprises, parmi eux Francis Ford Coppola, Bille August, Shōhei Imamura, Emir Kusturica, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Michael Haneke, Ken Loach et Ruben Östlund. Le cinéaste suédois Alf Sjöberg a également remporté la récompense suprême du festival à deux reprises.

Les cinéastes multi-récompensés

De nombreux réalisateurs ont été récompensés à plusieurs reprises à Cannes, comme les frères Coen, Wim Wenders, Michelangelo Antonioni, Cristian Mungiu et Lars von Trier. Théo Angelopoulos, Costa-Gavras, Nuri Bilge Ceylan et Jacques Audiard ont également été honorés de nombreuses fois avant de recevoir la Palme d'or.

Les habitués du palmarès

Plusieurs cinéastes, tels que Robert Bresson, Andreï Tarkovski, Xavier Dolan et Bruno Dumont, sont des habitués du palmarès de Cannes sans jamais avoir remporté la Palme d'or. René Clément et Masaki Kobayashi sont également présents de manière répétée dans les palmarès.

Les acteurs et actrices multi-récompensés

Peu d'acteurs ont obtenu deux prix d'interprétation masculine, comme Marcello Mastroianni, Dean Stockwell et Jack Lemmon. Quatre actrices ont également obtenu deux prix d'interprétation féminine : Isabelle Huppert, Helen Mirren, Barbara Hershey et Vanessa Redgrave. Isabelle Adjani est un cas unique, ayant reçu un double prix d'interprétation pour deux films présentés en compétition en 1981.

Les records de sélection

Certains cinéastes ont souvent vu leurs films sélectionnés par le Festival de Cannes. Le record absolu est détenu par Ken Loach, avec 17 sélections au festival (dont 12 en compétition). Isabelle Huppert détient le record absolu de films en sélection officielle pour un acteur, avec 20 films au total.

Les critiques adressées au prestigieux Festival de Cannes

L'incompréhensible absence de Palme d'or pour certains grands réalisateurs

Le Festival de Cannes, malgré son aura, est souvent la cible de critiques virulentes de la part de la presse. Il est incompréhensible que des réalisateurs légendaires tels qu'Ingmar Bergman, Woody Allen, Jean Renoir, Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick, et bien d'autres, n'aient jamais remporté la Palme d'or. Leur talent et leur impact sur le septième art sont indéniables. Néanmoins, plusieurs de ces artistes ont reçu des prix secondaires ou des Palmes d'honneur en reconnaissance de leur œuvre.

L'épineuse question de la diversité et de la représentativité

Le Festival de Cannes est également critiqué pour sa préférence envers l'industrie cinématographique occidentale. Les films américains, français et italiens dominent largement la sélection officielle, au détriment des œuvres provenant d'Asie, du Moyen-Orient et d'Afrique. De plus, les présidents de jury sont majoritairement des personnalités occidentales et peu de femmes ont eu l'opportunité d'occuper cette fonction. Il a fallu attendre 1993 pour qu'une femme, Jane Campion, remporte la Palme d'or avec La Leçon de piano.

Le manque de diversité dans les genres cinématographiques sélectionnés

Les films de genre, tels que les films d'horreur ou de kung-fu, sont peu représentés à Cannes. Cependant, le Festival semble évoluer en intégrant davantage de cinéma d'animation et de documentaires dans sa sélection officielle. Cette ouverture vers de nouveaux styles permet au Festival de rester en phase avec les tendances du cinéma mondial.

Cannes, un tremplin pour les talents méconnus

Malgré ces critiques, le Festival de Cannes demeure un tremplin pour de nombreux réalisateurs encore méconnus. La sélection cannoise offre une crédibilité artistique et une visibilité internationale qui peut lancer des carrières, à l'image de Quentin Tarantino avec Reservoir Dogs et Pulp Fiction. Le Festival est donc un pilier central pour l'industrie cinématographique et suscite de grandes attentes de la part de la presse, qui n'hésite pas à attaquer si elle est déçue.

Le festival de Cannes, dans le tourbillon de la vie

Les débuts tumultueux et les scandales

Lors de la première édition du Festival de Cannes en 1946, la projection d'"Enchaînés" d'Alfred Hitchcock fut marquée par un incident technique. Les techniciens mélangèrent les bobines, rendant la projection chaotique et décevante. Aucune autre séance ne fut programmée et le film repartit sans prix.

En 1967, Gunther Sachs, époux de Brigitte Bardot, aurait négocié la venue de sa femme contre la projection de Batouk, un documentaire qu'il produisait. Cet épisode jeta une ombre sur l'édition de cette année-là et souleva des questions sur l'intégrité du festival.

L'explosion du Palais des Festivals

En 1978, une controverse majeure eut lieu avec l'explosion du Palais des Festivals, provoquée par Le Comité de lutte populaire contre la perversion du peuple. Heureusement, personne ne fut blessé et la cérémonie put continuer. Malgré la gravité de l'incident, la direction du festival sut gérer la situation et maintenir l'événement en cours.

Le public du festival de Cannes, acteur inattendu des polémiques

Le Festival de Cannes a vu sa part de scandales et de controverses impliquant non seulement les professionnels du cinéma, mais également le public lui-même. En 1960, "L'aventura" de Michelangelo Antonioni reçut un accueil glacial, le public huait le film et jetait des tomates sur le réalisateur et l'actrice lors de la remise du prix du jury. De manière similaire, lors du Festival de 1987, un membre du public proféra des insultes racistes à l'encontre du réalisateur Souleymane Cissé, dont le film "Yeelen" représentait le cinéma africain. Les réalisateurs Maurice Pialat et Souleymane Cissé s'unirent alors contre cet individu.

La remise des Palmes d'or, un moment idéal pour les manifestations hostiles

Les cérémonies de remise des Palmes d'or n'ont pas été épargnées par les réactions hostiles du public. En 1987, Maurice Pialat fut hué lorsqu'il reçut la récompense pour "Sous le soleil de Satan". Il rétorqua alors : "Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus !" et leva le poing au ciel. En 1994, Quentin Tarantino fut également la cible de critiques lorsqu'il remporta le prix pour "Pulp Fiction". Il répondit au public en leur adressant un doigt d'honneur. Ainsi, le Festival de Cannes n'est pas à l'abri des tensions et des controverses qui peuvent émaner du public, ajoutant une dimension inattendue à cet événement prestigieux.

Grève des photographes, la fronde contre Isabelle Adjani

 

L'édition 1983 du Festival de Cannes fut marquée par un événement rare et mémorable : la grève des photographes. Suite au refus d'Isabelle Adjani de participer à la conférence de presse et au photocall du film "L'Été meurtrier", les photographes décidèrent de manifester leur mécontentement d'une manière inédite. Lors de la montée des marches de l'actrice, ils déposèrent leurs appareils au pied des marches et tournèrent le dos à la star en signe de protestation. Cet épisode témoigne de l'importance des interactions entre les célébrités et les médias lors du Festival de Cannes, et des tensions qui peuvent en découler.

Les moments émouvants du festival de Cannes

Outre les controverses, le Festival de Cannes a également connu des moments émouvants et mémorables. En 1955, lors de la projection officielle de La Main au collet d'Alfred Hitchcock, le Prince Rainier de Monaco rencontra l'actrice Grace Kelly. Ils tombèrent amoureux et se marièrent l'année suivante.

En 1985, peu de temps après la mort de François Truffaut, ses comédiens principaux se réunirent sur scène pour un dernier hommage et une photo souvenir. En 1989, les enfants et petits-enfants de Charlie Chaplin montèrent sur scène pour célébrer le centenaire de sa naissance, offrant un moment touchant aux spectateurs.

Les performances artistiques ont également marqué les esprits. En 1995, en l'honneur de Jeanne Moreau, présidente du jury, la chanteuse et actrice Vanessa Paradis interpréta "Le Tourbillon de la vie", chanson du film Jules et Jim.

 

En 2006, lors de la remise du prix d'interprétation masculine, les cinq acteurs principaux du film Indigènes, Samy Naceri, Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan, ont chanté "Le Chant des tirailleurs", offrant un moment fort et émouvant au public du festival.

Clap de fin sur le festival de Cannes ?

Le Festival de Cannes, témoin de l'évolution du cinéma et de ses protagonistes Au fil des décennies, le Festival de Cannes s'est affirmé comme l'épicentre du cinéma mondial, où les rêves prennent vie et les passions s'exacerbent. Les controverses et les moments émouvants qui ont émaillé son histoire en font un événement unique en son genre, marquant indubitablement le paysage cinématographique. À travers ses éditions, ses succès et ses scandales, Cannes est devenu bien plus qu'un simple festival : il incarne l'âme même du septième art, son essence, ses ambitions et ses enjeux. Qu'adviendra-t-il du festival dans les années à venir ? Nul ne le sait, mais une chose est certaine : Cannes continuera de nous surprendre et d'éblouir le monde, à la manière d'un film dont on ne se lasse jamais.