Le Moulin Rouge : l’histoire du cabaret le plus célèbre de Paris
82 Bd de Clichy Paris
Depuis sa création en 1889, le Moulin Rouge incarne l’âme festive et exubérante de Paris. Danseuses mythiques, artistes de légende et revues spectaculaires, découvrez l’histoire du cabaret qui a conquis le monde.
L'HISTOIRE EN BREF
Le moulin rouge dans l'effervescence de la belle époque
Bal au « Moulin Rouge », peinture de Toulouse-Lautrec en 1890
En 1889, alors que Paris s’illumine sous l’éclat de l’Exposition universelle et de la Tour Eiffel, Joseph Oller et Charles Zidler imaginent un lieu unique. Entrepreneurs visionnaires, ils veulent créer un cabaret qui réunit toutes les classes sociales dans un esprit de fête et d’évasion. Ils choisissent Montmartre, un quartier alors en pleine effervescence artistique et populaire, bien connu pour ses cafés, ses ateliers d’artistes, ses cabarets et son ambiance bohème. Le nom "Moulin Rouge" fait écho aux moulins historiques de la butte Montmartre, symbole du Paris pittoresque et intemporel, tandis que la couleur rouge a été choisie pour évoquer la passion, l’énergie et une touche de provocation, en harmonie avec l’esprit audacieux du cabaret. Le cabaret ouvre ses portes le 6 octobre 1889. Avec son moulin rouge électrifié et son vaste jardin orné d’un éléphant géant, le cabaret devient immédiatement un lieu de fête incontournable.
Mais c’est surtout le French Cancan qui fait sa réputation. Cette danse audacieuse, caractérisée par des coups de jambes spectaculaires, est incarnée par des figures comme La Goulue, surnommée « la reine du Cancan ». Un soir, "La Goulue" surnommée ainsi pour son habitude à finir les verres des clients, se permet d'interpeller le Prince de Galles en lui criant : « Eh, Galles ! Tu nous paies le champagne ? ». Le cabaret attire également de nombreux artistes comme Henri de Toulouse-Lautrec. Le peintre fasciné par l’effervescence du cabaret, immortalise ses danseuses et son ambiance festive dans des affiches iconiques. Ses œuvres, telles que celles représentant La Goulue et Jane Avril, capturent l’esprit de la Belle Époque et deviennent des trésors visuels encore admirés aujourd’hui. Des créations, colorées et dynamiques, qui deviendront des icônes de la Belle Époque, et contribueront à la renommée du cabaret bien au-delà de Paris.
Le Moulin Rouge, lieu de rencontres légendaires
Mistinguett (1875-1956), chanteuse de variétés française au Moulin-Rouge.
Le Moulin Rouge devient un véritable tremplin pour des artistes légendaires. En 1907, Mistinguett, « la femme aux divines gambettes », fait ses débuts au cabaret. Avec ses performances charismatiques et audacieuses, elle redéfinit les revues parisiennes et devient une star internationale. Après un incendie dévastateur en 1915, le Moulin Rouge rouvre en 1921 avec une architecture modernisée et des spectacles encore plus grandioses. Dans les années 1920, la scène du Moulin Rouge permet à de jeunes talents de faire leurs premiers pas. Parmi eux, un certain Jean Gabin débute sa carrière comme figurant sur cette scène légendaire. Ce passage l’initie à l’univers du spectacle avant qu’il ne devienne une icône du cinéma français. Aux côtés de Gabin, des figures comme La Goulue, Mistinguett, Jane Avril, et d’autres artistes de légende, façonnent l’ADN du cabaret avec leur style et leur énergie uniques.
Pendant les années 1940, c’est au Moulin Rouge qu’une rencontre décisive a lieu : En 1944, Édith Piaf repère un jeune chanteur prometteur, Yves Montand. Tombant sous son charme, elle le prend sous son aile et l’initie à l’art du spectacle. Cette relation, à la fois artistique et amoureuse, propulse Montand vers une carrière de légende. Et puis dans les années 1950, une autre grande figure vient illuminer la scène du Moulin Rouge : la grande Line Renaud, qui jouera pendant quatre mois à guichet fermé, en enflammant le cabaret avec ses performances éblouissantes. Line Renaud, en plus de son succès à guichet fermé, a marqué le public par son élégance naturelle et son sens du spectacle, contribuant à moderniser l’image du cabaret.
Des revues spectaculaires et un symbole éternel
Moulin-Rouge - La Goulue, affiche de Henri de Toulouse-Lautrec, 1891.
Dans les années 1950, le cabaret innove avec les dîner-spectacles, offrant une expérience immersive où gastronomie et performances artistiques se rencontrent. Cette période est aussi marquée par des événements prestigieux, consolidant sa place comme symbole de l’élégance parisienne.C’est en 1963 que le cabaret adopte une tradition originale : toutes les revues portent un nom débutant par la lettre « F ». Des spectacles comme Frou-Frou ou Formidable émerveillent les spectateurs avec leurs chorégraphies raffinées, leurs décors somptueux, et l’attention portée aux moindres détails.Lancée en 1999, la revue Féerie offre une symphonie visuelle et sonore, avec ses costumes brodés de milliers de perles et ses décors grandioses qui transportent le public dans un monde féerique
Classé monument historique, le Moulin Rouge est bien plus qu’un simple cabaret : c’est une fenêtre ouverte sur l’âme de Paris. Chaque représentation y réveille la mémoire des grandes figures qui ont marqué son histoire, de La Goulue à Yves Montand. Ses planches, chargées d’émotions et de souvenirs, continuent d’illuminer les nuits parisiennes. Chaque soir, les spectateurs venus des quatre coins du monde découvrent, émerveillés, un héritage où chaque performance raconte un chapitre de l’histoire parisienne. Le Moulin Rouge n’est pas seulement un cabaret : c’est un voyage dans le temps et l’âme d’un Paris éternel.
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