Rouen : La Semaine Rouge

1.1 km

Rouen Seine-Maritime Normandie

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L'HISTOIRE EN BREF

La "Semaine rouge" de Rouen, du 30 mai au 5 juin 1944, constitue l'une des périodes les plus tragiques de la Seconde Guerre mondiale pour cette ville normande. Des bombardements intensifs par les forces alliées visent à affaiblir les positions allemandes en préparation du Débarquement de Normandie. Rouen, avec ses infrastructures stratégiques, devient une cible prioritaire, subissant des destructions massives et de lourdes pertes humaines.

 

Dès le 30 mai, les habitants de Rouen sont réveillés par le rugissement des avions alliés. Les premières vagues de bombardements détruisent l'hôtel des Douanes, causant la mort de plus de 140 personnes. Les jours suivants, les bombardements s'intensifient, ciblant systématiquement les ponts et les installations stratégiques, laissant la ville en ruines. La cathédrale Notre-Dame est gravement endommagée, et des quartiers entiers sont réduits en cendres. Le 5 juin marque la fin des bombardements, mais un tiers de la ville est détruit, et la population est profondément traumatisée.

Bundesarchiv Bild 146-1984-035-10A, Frankreich, Rouen, beschädigte Kathedrale

La cathèdrale de Rouen en feu le 1er juin 1944 

Les conséquences immédiates sont dévastatrices : environ 500 morts et 20 000 sinistrés. D'autant que Rouen et d'autres villes de sa banlieue proche, comme Sotteville lès Rouen, ont déjà été prise pour cible le 19 avril 1944, dans des bombardements massifs qui ont déjà fait plus de 800 victimes civiles. Le traumatisme est considérable pour les habitants. Beaucoup d'entre eux doivent non seulement faire face à la perte d'un proche, tout en se retrouvant à la rue, dans une ville dont les infrastructures sont ravagées. Les opérations de sauvetages commencent immédiatement, grace à l'aide de mineurs venus du Nord-Pas-de-Calais ainsi que celle des  sapeurs-pompiers de Paris.

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Parallèlement, le régime de Vichy et les forces allemandes intensifient leur propagande, accusant les Alliés de cruauté et de destruction aveugle. Cette propagande trouve un écho chez certains habitants, qui ressentent une profonde ambivalence entre l'espoir de la libération et la colère face aux tragédies infligées par les bombardements alliés. En plus la guerre n'est pas finie. Pendant cet été 1944 de combats, la Résistance française va jouer un rôle crucial. Les réseaux de résistants à Rouen fournissent des renseignements cruciaux pour empêcher la retraite des allemands. Les ponts de Rouen sont  détruits empêchant les soldats  du Reich, de passer de la rive gauche à la rive droite de Rouen. Les soldats allemands, incapables de fuir, se retrouvent acculés, pris au piège sur la rive gauche de la Seine, où ils se feront  massacrés par les bombardements alliées.

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Septembre 1944, les restes des véhicules de l'armée allemande bloqués sur la rive gauche de Rouen 

La libération de Rouen, le 30 août 1944, par les troupes canadiennes, marque le début de la reconstruction physique et émotionnelle de la ville. Les commémorations annuelles et les plaques commémoratives rappellent l'importance de se souvenir des sacrifices passés pour éviter de répéter les erreurs de l'histoire. En honorant les victimes et en célébrant leur courage, Rouen perpétue un message de paix et de solidarité pour les générations futures.


POUR SE REPÉRER

 

La porte qui sert de mémorial, est tout ce qu'il reste de l'hotel des Douanes de Rouen après les bombardements de 1944.


POUR EN SAVOIR PLUS

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