Le massif du Vercors, hauts lieux de résistance
3425 Rte du Col de la Chau Vassieux-en-Vercors
« Sur ce vaste plateau, des Français de toutes origines et de toutes opinions se groupent et s'unissent avec la seule ambition d'échapper à la servitude... » - Le commandant Pierre Tanant
Alors que la seconde guerre mondiale avance, les défis auxquels les résistants français sont confrontés deviennent de plus en plus complexes. Les maquisards du Vercors écrivent l'une des pages les plus poignantes et les plus tragiques de la Résistance française. C’est là, perché quelque part au milieu des 2000 Km² du massif du Vercors, que s’est joué le théâtre d'une résistance acharnée.
Là au milieu de ses paysages sauvages et grandioses, que ce bastion naturel abrita des hommes et des femmes, unis par un amour inébranlable de la liberté et une soif ardente de justice, face à l'oppresseur nazi. Plongeons dans l'histoire du massif du Vercors et de ses combattants héroïques, prêts à se sacrifier pour défendre un idéal.
Le Maquis du Vercors : la montagne comme refuge
Le contexte de la Seconde Guerre mondiale
Affiche de propagande allemande
La Seconde Guerre mondiale, qui débute 1939, voit la France prendre un tournant dramatique suite à sa déroute militaire de juin 1940 contre l’Allemagne. C’est suite à cette défaite que l'armistice du 22 juin 1940 est conclu entre les deux belligérants. Celui -ci prévoit notamment la séparation de la France en deux zones distinctes : une zone occupée directement par l'Allemagne nazie, et une zone dite libre, administrée par le régime collaborationniste de Vichy, sous la direction du Maréchal Pétain. Sous la pression allemande, la collaboration du régime de Vichy prend plusieurs formes : coopération économique, arrestations de résistants, d'opposants politique, rafles de Juifs français et étrangers réfugiés en France. C’est Vichy qui initie également la politique de la Relève. Celle-ci devient rapidement obligatoire avec la création du STO, le Service du travail obligatoire, qui cible essentiellement les jeunes nés au début des années 20. Pour ces jeunes gens réquisitionnés, direction l’Allemagne, pour aller contribuer à l’effort de guerre allemand.
Face à cette contrainte, nombreux sont ceux qui refusent de se soumettre et choisissent la résistance ou la clandestinité. Avec environ 20 % des appelés qui rejoignent les mouvements de résistance, le travail des réseaux résistants s'intensifie, en créant des filières d'évasion dans les usines, les auberges de jeunesse, ou les universités. Le Vercors, avec sa première base de résistance à la Ferme d'Ambel en décembre 1942, devient un symbole de cette lutte, rassemblant rapidement près de 85 résistants déterminés sous le couvert d'une exploitation forestière. Le maquis du Vercors est l'un des exemples les plus poignants de cette résistance. Situé dans une zone difficilement accessible, ce massif montagneux devient un symbole fort de la lutte pour la liberté.
Le Vercors comme refuge
Avant même de devenir un symbole de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, le massif du Vercors sert déjà de refuge. Cette vaste région montagneuse qui s'élève à plus de 2 300 mètres d'altitude, offre naturellement toutes les conditions nécessaires pour s’y mettre à l’abri. Dès l'automne 1939, les infrastructures touristiques commencent à accueillir des établissements scolaires privés en repli depuis Paris. Ainsi, avant même la signature de l'armistice du 22 juin 1940, la région de Villard-de-Lans s'adapte, passant de destination touristique à la mode à lieu d’exil pour réfugiés aisés.
En la fin de l’année 1942, le développement des maquis s'intensifie suite à l'invasion de la zone libre par les Allemands. Le Vercors accueille à présent de nouveaux types de réfugiés, comme ces enfants venus du Var, pour trouver sécurité et asile dans la région drômoise du Vercors. Désormais le Vercors sert de refuge aussi bien aux victimes des politiques discriminatoires, qu’aux opposants politiques au régime de Vichy et à l’occupant allemand.
Les francs-tireurs à la manœuvre
Le 6 avril 1942, à Lans, une rencontre cruciale se produit entre deux groupes de résistants proches de la SFIO. D'un côté, un groupe de Grenoble mené par l'ancien maire Léon Martin, de l'autre, des résistants du plateau de Villard-de-Lans, avec le docteur Eugène Samuel en figure notable. Ils établissent un lien avec Jean-Pierre Lévy, fondateur du mouvement Franc-Tireur, sous lequel se rassembleront les socialistes de Grenoble et de Villard. Aimé Pupin, un cafetier de Grenoble, devient le chef civil du maquis du Vercors.
Dès septembre 1942, ces groupes affiliés à Franc-Tireur s’activent pour créer des refuges dans le Vercors, en particulier sur le versant ouest près de Saint-Jean-en-Royans. Leur mission principale est d'accueillir les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Le premier de ces camps voit le jour en janvier 1943 à la ferme d'Ambel, près du col de la Bataille, où soixante cheminots de Fontaine trouvent refuge. D'autres camps suivront, établis à Méaudre, Laragnole, Corrençon, et au col de la Chau, consolidant ainsi le réseau de résistance dans cette région stratégique.
Des refuges aux bases militaires
Cuisine à la baraque des feuilles. Source https://www.vercors-resistance.fr
Dans le Vercors, nombreux sont les jeunes Français qui rejettent le Service du Travail Obligatoire (STO) imposé par Vichy, choisissant plutôt de rejoindre les maquis. Ces camps, érigés dès 1942, abritent ces réfractaires qui apprennent rapidement les rudiments militaires sous la tutelle de professionnels. Vivre dans le maquis signifie s'adapter à des conditions rudimentaires, trouver de l'eau et de la nourriture dans un environnement difficile, et assurer des corvées éreintantes pour subsister. Cependant, des victoires alliées comme à El Alamein et Stalingrad vont souffler un vent d'espoir et galvaniser les esprits. Le fait que l’ennemi allemand ne soit pas invincible, incite de plus en plus de jeunes à entrer en résistance.
Le soutien de la population locale est décisif. Habitants, curés, gendarmes ou cafetiers jouent un rôle clé en venant soutenir, ouvertement ou discrètement les maquisards. Les villages et leurs habitants fournissent des renseignements précieux sur l’ennemi, eux aussi participent à la résistance, en aidant les camps à se renforcer pour qu’ils évoluent rapidement en véritables bases militaires. Le Vercors devient un lieu stratégique qui commence à attirer l'attention des Alliés. Ce mouvement agit comme un signal pour venir défier l'oppresseur.
Le Plan « Montagnards »
En 1942, face à l'imminence d'un débarquement allié en Provence, Pierre Dalloz, un architecte et alpiniste chevronné, suggère à son ami Jean Prévost, un écrivain résistant, un projet audacieux : fortifier le massif du Vercors. Leur vision ? Transformer ce terrain escarpé en une forteresse imprenable, une base arrière pour des opérations de guérilla et des parachutages alliés, essentielle pour encercler les forces ennemies. Le projet prévoit la création de groupes de combattants, l'aménagement de terrains d’atterrissage clandestins, le stockage d'armes et d'explosifs, ainsi que la défense des principaux points d'accès au plateau. En février 1943, Dalloz rencontre le général Delestraint, chef de l'Armée secrète, qui soumet le projet aux services français de Londres qui l’acceptent. Les autorités britanniques donnent aussi leur aval et le font savoir à travers un message diffusé le 25 février sur les ondes de la BBC.
Baptisé « plan Montagnards », ce projet stratégique vise à établir une base de résistance fortifiée, essentielle pour le succès des opérations alliées prévues dans le sud de la France. Dès lors, le massif du Vercors devient une base arrière qui doit être en capacité de faire atterrir les commandos aéroportés alliés, afin de prendre les troupes allemandes en étau, suite au débarquement allié attendu en Provence. Sous la direction de figures telles qu'Alain Le Ray, Narcisse Geyer, et François Huet, et en collaboration avec Eugène Chavant, responsable civil, ce plan prend vie, renforçant l’intérêt militaire et stratégique du Vercors. Au début de l'année 1944, le Vercors accueille près de 500 résistants, majoritairement jeunes, soutenus par la population locale, et sporadiquement ravitaillés en armes et médicaments par des parachutages alliés.
Vercors 1943 : réorganisation et premiers parachutages
Organisation régionale des zones de Résistance en France.
En 1943, sous l'impulsion des officiers de l'Armée secrète le maquis du Vercors connaît une réorganisation majeure. Malgré la mise à l'écart des dirigeants de Franc-Tireur, les moyens financiers considérables alloués par Jean Moulin permettent d'accueillir les nouvelles recrues dans de bonnes conditions. L'effectif des maquis s'élève alors à environ 400 hommes, répartis en huit camps. Au printemps 1943, le maquis essuie des coups durs avec l'arrestation de figures telles que Léon Martin et Aimé Pupin. À la suite de ces événements et pour une meilleure efficacité opérationnelle, le maquis est divisé en deux zones de commandement distinctes.
À présent les camps traditionnels sont transformés en unités mobiles, qui seront appuyées par des compagnies de réservistes civils. De plus le commandement du maquis se réorganise autour d'un chef civil, Eugène Chavant, et d'un chef militaire, Alain Le Ray. Une fois réorganisé, c’est le 13 novembre 1943, que peut avoir lieu le premier parachutage d'armes et de matériel, dans la prairie de Darbounouze sur les hauts plateaux du Vercors drômois. Malgré la récupération chaotique des armes, l’opération est une réussite et vient renforcer la capacité de combat du maquis. Cependant, l'État-major de l'Armée secrète ne juge pas Le Ray à la hauteur de sa mission. Il est donc destitué de son commandement militaire le 31 janvier 1944, et immédiatement remplacé par le lieutenant Narcisse Geyer, alias Thivollet.
Le maquis du Vercors face à l'assaut allemand
Les maquisards comme cible
Les maquisards en embuscade. Source https://www.vercors-resistance.fr
Les premières attaques allemandes ont lieu dès le mois de janvier 1944. D’abord aux Grands Goulets et à Malleval, avant d’autres offensives sur Esparron et Saint-Julien-en-Vercors. En avril 1944, le village de Vassieux situé sur le plateau du Vercors, subit une première opération de répression menée par la Milice française.
Le 1er juin, un message codé lancé depuis Londres, alerte les résistants de la région R1. Pour les maquis du Vercors, cela signifie le verrouillage du plateau. Des centaines de volontaires rejoignent la résistance, et sont placés sous le commandement du lieutenant-colonel François Huet et du capitaine Pierre Tanant. Puis c’est le 6 juin 1944 avec le débarquement allié en Normandie, que le signal du passage à l'action armée est envoyé aux 4 000 maquisards.
L’échec de Saint Nizier, le début de la fin
François Huet prend en charge l'organisation de la défense du camp de Saint-Nizier situé au cœur du plateau de Charvet. Dominant Grenoble, cette position permet une surveillance efficace des mouvements routiers et ferroviaires ennemis, tout en se prêtant à des raids contre les services allemands établis dans les villages avoisinants. Revers de la médaille, cette zone très vaste est difficile à protéger face à d'éventuelles avancées ennemies depuis Grenoble. De plus les Forces françaises de l'intérieur (FFI) qui occupent le site sont malheureusement dotées d'un armement insuffisant : quelques fusils, mitraillettes, mitrailleuses légères, fusils mitrailleurs, grenades, et un mortier léger, avec une réserve d'une trentaine d'obus. Le regroupement des maquisards à Saint-Nizier n'a pas échappé à l'attention des Allemands qui, le 13 juin, envoient un bataillon depuis Grenoble pour percer la défense ou du moins en reconnaître les positions.
Mais la résistance tient bon et repousse l’ennemi, aidée le 14 juin par un parachutage d'armes à Méaudre, qui sont immédiatement distribuées aux combattants. Face à ce premier échec, les Allemands intensifient leur offensive le 15 juin, avec l’envoi de renforts substantiels et le soutien de l'artillerie qui tire depuis Grenoble. Malgré une résistance acharnée, les maquisards, sous-équipés, peinent à contenir l'avancée ennemie. L'assaillant progresse inexorablement, non seulement il a brisé les lignes de défenses et incendié Saint-Nizier, mais surtout il réussit à s'implanter dans le massif. Face à l'impossibilité de repousser l'envahisseur, François Huet décide d'abandonner la défense des plateaux de Lans et de Villard-de-Lans. Il opte pour un repli stratégique vers le sud, afin de raccourcir et de consolider ses lignes de défense, en préparation de nouvelles confrontations.
Replis et déboires stratégiques
En juin, après 3jours d’intenses combats, les Allemands occupent Saint-Nizier, contraignant les maquisards à quitter le Vercors nord, et à se replier au-delà des gorges de la Bourne. Les troupes allemandes se replient ensuite sur Grenoble, laissant des postes d'observation dans le territoire conquis. Le 25 juin, les Alliés parachutent massivement des armes sur le plateau. La population apporte son aide aux opérations de récupération du matériel.
Début juillet, la mission « Paquebot » est lancée, elle prévoit la réalisation d’un terrain d'atterrissage à Vassieux pour y accueillir les troupes aéroportées alliées. Cependant, malgré les accords donnés pour le plan Montagnards, l'envoi massif de troupes aéroportées ne sera jamais appliqué. Entre la bataille de Normandie et la préparation du débarquement de Provence, la défense du bastion du Vercors n'entre pas dans les priorités des Alliés.
La République libre du Vercors, l’ultime affront
Du 9 juin au 21 juillet, le Vercors fonctionne une zone libérée, avec une administration civile et un gouvernement provisoire. La République libre du Vercors est officiellement intronisée le 3 juillet. À présent, l’action du maquis dans le Vercors dépasse sa dimension militaire, pour embrasser un projet politique plus ambitieux : rétablir la République et former un contre-État face à Vichy. Les habitants du Vercors découvrent ce nouveau statut grâce à des affiches collées dans tous les villages. Le texte de cette affiche célèbre la République et le général de Gaulle, et appelle à célébrer la fête républicaine le 14 juillet. L'atmosphère de liberté est palpable, et la République du Vercors se dote d'une administration civile, d'un journal, et d'un tribunal pour renforcer son autonomie.
Des unités militaires, comme celle des chasseurs alpins, vont même être recrée pour venir défiler le 14 juillet 1944. Malgré les bombardements sévères de la Luftwaffe sur Vassieux et La Chapelle-en-Vercors les 13 et 14 juillet, les cérémonies du 14 juillet se déroulent avec ferveur dans les localités du plateau. Le même jour, l'opération Cadillac permet à 72 forteresses volantes de larguer sur Vassieux un millier de conteneurs. Pour provoquer un peu plus l’ennemi, les maquisards déroulent sur le flanc d’une montagne, un drapeau géant de la République libre du Vercors visible depuis la vallée, lançant ainsi un ultime défi à l'occupant et à Vichy.
Juillet 1944 : L’offensive ennemie
L'armée allemande à Grenoble. Source https://www.vercors-resistance.fr
En juillet 1944, le maquis du Vercors, subit l'assaut de l'armée allemande. La 157e division, commandée par le général Karl Pflaum, lance l'opération « Bettina » pour écraser le bastion de la Résistance française. Selon les documents de l'époque, le commandement allemand mobilise près de 10 000 soldats, miliciens et policiers. Parmi ces forces, on retrouve la quasi-totalité des effectifs de la 157eme Reserve Division de la Wehrmacht, spécialisée dans les actions contre les maquis, épaulés par plusieurs autres bataillons de réserves, qui comprennent des chasseurs de montagne, des grenadiers et des d'artilleurs. L'opération allemande qui mobilise près de 10 000 hommes, représente la plus vaste offensive menée en Europe de l’Ouest contre des réseaux de Résistance.
Les 21 et 23 juillet 1944, une quarantaine de planeurs débarquent quatre cents commandos parachutistes des forces spéciales autour du village de Vassieux. L'offensive ennemie se déroule sur trois fronts : le débarquement aéroporté de chasseurs parachutistes à Vassieux, l'attaque principale sur l'axe Lans-Corrençon et l'assaut sur la ligne de crête des "pas" par les troupes alpines. Face à un déploiement aussi massif, les 4000 maquisards du Vercors, bien que déterminés et courageux, se retrouvent en nette infériorité numérique. Et puis les derniers parachutages n’ont envoyé qu’une quantité limitée d’armes légères, et les troupes du Vercors manquent cruellement d'armes lourdes, sans lesquels leur capacité à résister longtemps à l'assaut allemand s’en trouve largement diminuée. Le 23 juillet, face à l'ampleur de l’attaque, François Huet et son chef d'État-major, Pierre Tanant, ordonnent la dispersion des groupes de maquisards dans la nature
Vassieux, Valchevrière… Des villages assassinés
Ruines à Vassieux. Source https://www.vercors-resistance.fr
L'offensive s'accompagne d'atrocités commises sur les populations civiles et les maquisards capturés, notamment le massacre de 73 habitants à Vassieux, et l'exécution sommaire de 16 habitants de La Chapelle. Ces exactions seront par la suite présentées au tribunal de Nüremberg.
Le hameau de Valchevrière, situé en pleine forêt, témoigne de la violence des combats qui ont eu lieu les 22 et 23 juillet 1944. Le lieutenant Abel Chabal et ses hommes se sacrifient les armes à la main, pour retarder l'avancée allemande. Les maisons du village sont incendiées, et aujourd'hui, le village en ruines, avec ses poutres calcinées et ses pierres noircies, rappelle les événements tragiques qui s'y sont déroulés. Seule la petite chapelle est encore debout.
Le bilan tragique de la répression
La cour martiale et la traque des résistants
Prisonniers escortés par la milice
Après l'assaut contre le maquis du Vercors au milieu de l’été 1944, les soldats allemands encerclent la région pour traquer les résistants en fuite. Des rafles sont organisées dans la vallée de l'Isère pour retrouver les anciens du maquis. Elles sont menées par l'officier de la Feldgendarmerie, surnommé « Oberland », et sa maîtresse Mireille Provence, dite "l'espionne du Vercors". Parmi les résistants arrêtés se trouve l'écrivain et chef militaire Jean Prévost.
Les prisonniers sont conduits à l'école de Saint-Nazaire-en-Royans, où, du 26 juillet au 5 août 1944, Oberland et sa maîtresse y dirigent un simulacre de "cour martiale". Une quarantaine de résistants sont fusillés dans le parc du château, et de nombreux autres comme jean Prévost, sont déportés dans les camps en Allemagne. Il reste aussi ces 19 résistants, qui une fois livrés à la Milice, seront fusillés à Beauvoir-en-Royans.
Le tragique bilan des maquis du Vercors
Le bilan des combats du Vercors est tragique : 639 combattants et 201 civils sont tués. Du côté allemand, on compte officiellement 65 tués (principalement lors du crash de 4 planeurs), 133 blessés et 18 disparus. Par ailleurs, 573 maisons sont détruites et 41 habitants de Vassieux sont déportés.
Le maquis du Vercors, à l'instar du maquis des Glières, illustre la vulnérabilité des "maquis-silos", ce terme désignant des endroits où sont concentrés de nombreux hommes insuffisamment armés. Malgré tout, cette tragédie met en lumière les sacrifices et la détermination des résistants français, dans leur lutte pour la liberté. Leur courage et leur dévouement resteront à jamais gravés dans l'histoire de la France et de la Résistance.
En mémoire des héros du Vercors
Le général de Gaulle à la nécropole de Vassieux en 1963. Source https://www.vercors-resistance.fr
Malgré l'issue tragique des affrontements dans le Vercors, marquée par un grave déséquilibre des forces, l'héroïsme des maquisards reste une source d'inspiration indélébile, célébrée et honorée à travers toute la France. En reconnaissance de cet épisode héroïque, la commune de Vassieux est élevée au rang de Compagnon de la Libération par le Général de Gaulle sur décret du 4 août 1945. Ce geste perpétue le souvenir de leur combat, ancrant le Vercors dans la mémoire nationale comme symbole de résistance et de courage face à l'adversité.
Plus tard, un mémorial est érigé au-dessus du village de Vassieux, au lieu-dit Col de la Chau, sur la route de Font d'Urle. Ce monument poignant retrace avec émotion les événements tragiques de l'été 1944 et rend hommage à tous les combattants et civils qui ont payé le prix fort dans cette lutte contre l'occupant nazi. Aujourd'hui encore, le mémorial du Vercors demeure un symbole fort de la résistance française et un lieu de recueillement où l'on se souvient de ceux qui ont donné leur vie pour la liberté et la dignité de notre nation.