La catastrophe du barrage de Malpasset : une vague de destruction s’abat sur Fréjus
GQ64+VM Fréjus Var
La catastrophe du barrage de Malpasset en 1959 a dévasté la ville de Fréjus et ses environs, causant la mort de 423 personnes. La rupture brutale du barrage-voûte a libéré 50 millions de mètres cubes d'eau, transformant instantanément la vallée du Reyran, en un champ de désolation sans fin.
L'HISTOIRE EN BREF
La rupture du barrage de Malpasset
Le 2 décembre 1959, il est 21h11, quand le barrage de Malpasset, situé près de Fréjus dans le sud de la France, cède sous la pression de l’eau accumulée. Durant les jours précédents la catastrophe, la région venait de subir de fortes précipitations, amenant le niveau du lac de retenue à un niveau critique, à seulement quelques mètres du sommet du barrage. Construit entre 1952 et 1954 ce barrage-voûte en béton, était censé réguler les eaux du torrent Reyran, particulièrement capricieux en automne. D’après ses concepteurs l’ouvrage en béton était capable de retenir 50 millions de mètres cubes d’eau,
Cependant, des failles géologiques non détectées dans les études initiales, ainsi que l’accumulation de sous-pressions sous la structure, ont contribué à sa défaillance. Cette nuit-là, une vague géante de 5 mètres de haut déferle dans la vallée, dévastant tout sur son passage : des habitations, des exploitations agricoles, et des infrastructures comme la Nationale 7 et la voie ferrée Marseille-Nice. La ville de Fréjus est submergée en quelques minutes, entraînant des pertes humaines tragiques : 423 personnes trouvent la mort, dont 135 enfants.
Une vague géante déferle sur Fréjus
Le soir du 2 décembre 1959, après l'effondrement du barrage, une vague gigantesque de 50 millions de mètres cubes d'eau déferle à une vitesse effroyable dans la vallée du Reyran. En seulement 21 minutes, la vague atteint l’ouest de Fréjus, charriant des débris de béton, des arbres déracinés et de la boue, transformant la ville en un paysage apocalyptique. Des maisons sont rasées, des routes arrachées, et des voies ferrées déformées sous la puissance destructrice de l’eau.
Les témoins décrivent un bruit semblable à celui d’un orage ou d’une escadrille d’avions volant à basse altitude, suivi d’un grondement assourdissant qui précède l’arrivée de l'eau. En un instant, des familles sont emportées, les habitants n’ont pas le temps de réagir. Les quartiers de Pavadou, de la gare de Fréjus et des Arènes sont engloutis sous une couche de boue de 50 cm. Le chaos qui suit est indescriptible, avec des habitants piégés sur les toits et des familles entières décimées, comme la famille Gody qui a perdu 19 de ses 26 membres.
Un piège naturel
Plusieurs causes sont identifiées après l’accident. La faille géologique sous le barrage, associée à des décisions douteuses comme la rétention de l’eau malgré des pluies torrentielles, ont accéléré la catastrophe. Des suintements avaient été observés, mais rien ne laissait présager une rupture aussi soudaine et dramatique. Les autorités locales, dépassées, organisent rapidement des secours, mais le bilan est lourd : des familles décimées, des milliers de personnes sans abri, et la ville de Fréjus plongée dans le chaos.
Le soutien national et international permet une prise en charge rapide des sinistrés, mais la reconstruction sera longue. Les investigations, qui s’étendront sur plusieurs années, concluent à une « défaillance des fondations » et à un « piège de la nature », exonérant les ingénieurs de toute responsabilité directe. Ce drame a mené à une réforme majeure de la sécurité des barrages en France, notamment dans la réalisation d’études géologiques approfondies, avant toute construction de ce type.
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