La chute de la forteresse de Montsegur

VRGM+87 Montségur Ariège

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Imaginez, nous sommes au 13ème siècle, en plein cœur du Languedoc. Montségur, une forteresse imprenable perchée sur son pic rocheux, devient le dernier bastion des Cathares pendant la sanglante "Croisade contre les Albigeois". Après 11 mois d'un siège interminable la forteresse de Montsegur se dit prête à négocier sa reddition, mais pas à n'importe quel prix.

La forteresse Cathare de Monségur sous pression

La religion Cathare

Heretik

Manuscrit du XIIIe siècle représentant un cathare mourant dans un bûcher

Le catharisme, une branche issue du christianisme, repose sur la croyance en deux entités divines opposées : un Dieu bienveillant responsable du monde immatériel et un Dieu maléfique créateur du monde matériel. Cette vision dualiste place les éléments spirituels sous la bienveillance divine, tandis que la matière est vue comme l'œuvre du mal. Cette religion est largement présente dans le Languedoc, au début du 13ème siècle.

Pour l'Église catholique ses adeptes sont considérés comme des hérétiques. Elle décide d'utiliser la force pour les réintégrer dans le giron de l'orthodoxie, en menant une croisade sanguinaire appelée « croisade contre les Albigeois ».

Montségur, Fief de la rébellion cathare

Montségur 2014 18 (1)

Montségur devient en 1232 le cœur spirituel et administratif du catharisme. Le castrum fortifié est peuplé de 500 à 600 personnes. L’essentiel de la population est composé de religieux, de civils, et de militaires. Les ruines de leurs habitations sont toujours visibles aujourd'hui au nord-est du château.

Un siège interminable

L'année 1243 marque un tournant. Les dirigeants catholiques, réunis à Béziers, décident qu'il est temps de mettre fin au refuge de Montségur. Ils nomment Hugues des Arcis, un stratège militaire, pour assiéger la forteresse. Il entame son siège en mai, avec une tactique de blocus. Pourtant, contre toute attente, les assiégés, menés par Raymond de Péreille, trouvent des moyens de communiquer avec l'extérieur, déjouant le siège.

L'automne passe, et les deux camps se livrent un duel d'attente. C'est en janvier 1244 que les choses s'accélèrent. Les défenseurs, renforcés par l'ingéniosité de l'ingénieur Bertrand de la Bacalaria, ripostent avec de nouvelles machines de guerre.

Mais en février, les croisés frappent fort : ils s'emparent de la barbacane, un point clé de la défense du château. Raymond de Péreille, conscient de sa situation précaire, entame des pourparlers. Le 1er mars, un accord est conclu : reddition dans quinze jours, pardon pour les défenseurs, et vie sauve pour ceux qui renient leurs croyances Cathares. Mais ceux qui refusent seront condamnés à un sort tragique : le bûcher.

Le siège de Montségur, qui se déroule de 1243 à 1244, marque un moment critique de cette période. Sous le commandement de Hugues des Arcis, sénéchal du roi de France à Carcassonne, et de Pierre Amiel, évêque de Narbonne, une armée de 10 000 hommes encercle la forteresse. Après environ 11 mois de siège, les défenseurs capitulent le 16 mars 1244. Plus de 230 cathares choisissent alors de mourir sur le bûcher plutôt que d'abjurer leur foi, scellant ainsi le destin tragique de Montségur.

La prise de la forteresse de Montsegur

Le 16 mars, Montségur se rend. Environ 220 Cathares choisissent de rester fidèles à leur foi et sont brûlés vifs. Guy II de Lévis, un seigneur local, prend possession du château, marquant ainsi la fin de l'Église albigeoise.

Mais le siège de Montségur laisse derrière lui des mystères. Durant l'assaut, des Cathares s'échappent, emportant avec eux un trésor caché. Plus tard, quatre d'entre eux s'évadent discrètement, ajoutant encore à la légende d'un trésor cathare et aux mystères qui entourent cette période fascinante de l'histoire.