Tous La petite histoire
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11 Rue Campagne Première | Paris | 75014 | FranceTemps de lecture estimé: 1mn
La scène finale du film “A bout de souffle” est restée célèbre dans l’histoire du cinéma. Celle-ci montre le personnage de Belmondo, Michel Poicard, abattu par un inspecteur de police.
“Patricia : — Ecoute. La dernière phrase, c’est très beau : “Between grief and nothing. I will take grief.”. Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin… Et toi, tu choisirais quoi ?
Michel : — (…) Le chagrin, c’est idiot. Je choisis le néant. C’est pas mieux, mais le chagrin, c’est un compromis. Faut tout ou rien. Puis maintenant, je le sais…”
Extrait d’un dialogue du film “à bout de souffle”Cette scène fait partie des grands moments de ce film devenu culte. Si vous voulez partir sur les traces de Poicard, rendez vous devant le numéro 11 de la rue Campagne-première. C’est ici, devant cet immeuble que le personnage de Michel Poiccard est blessé par la police. Le truand titube avant de démarrer une course désespérée le long de la rue Campagne-Première. Au bout de cette rue, Belmondo s’effondre sur un passage clouté, et meurt sous les yeux de sa fiancée qui l’a dénoncé.
Comme un décor de cinéma, la rue, ses immeubles et les commerces n’ont pratiquement pas changé. Quand Godard tourne la scène, Jean Paul Belmondo lui demande quelle distance il doit parcourir avant de s’effondrer. Fidèle à sa réputation, Jean Luc Godard lui a répondu : “Tu tombes quand t’en as marre de courir”. La réalité rejoint souvent la fiction.
La scène finale dans “à bout de souffle”
3mnÀ bout de souffle (1960) — C’est vraiment dégueulasse
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5bis Rue de Verneuil | Paris | 75006 | FranceTemps de lecture estimé : 2mn35
Le mur de la maison de Serge Gainsbourg rue de Verneuil est immanquable. Son apparence rebelle détonne au milieu des façades de ses voisines trop sages.
“Cela a commencé lorsque nous sommes venus vivre ici à la fin des années 60. Les gens apportaient des fleurs ou des lettres d’amour et écrivaient de petites notes sur les murs. Serge adorait ça. Pour lui, c’était un signe qu’il était toujours d’actualité et que les gens s’en souciaient.”
Jane BirkinAvec le temps, la façade du 5 bis rue de Verneuil est devenue un sanctuaire de fortune pour les fans de l’artiste. Dessus ils lui rendent un hommage vibrant, en écrivant un mot ou en dessinant. Ce mur est un véritable Kaléidoscope de graffitis en perpétuelle évolution, à l’image de ce qu’était Gainsbourg de son vivant. La dernière demeure de l’artiste, raconte fidèlement les deux visages de l’homme.
Dr jekyll & Mr Hide
À l’intérieur, la maison est comme figée dans le temps, quand son l’aspect de son mur extérieur change constamment. Pour preuve le cendrier qui contient ses derniers mégots est toujours à sa place. Il est posé près du piano où Serge Gainsbourg aimait composé ses chansons. Dans son univers, Gainsbourg veut que chaque chose trouve sa place, pour y rester indéfiniment.
À l’extérieur rien n’est immuable. Des artistes connus ou anonymes ou des fans du monde entier renouvellent l’aspect de ce mur que Gainsbourg aimait tant.
Les origines d’un mur devenu culte
Quand Serge Gainsbourg s’installe au 5 bis rue de Verneuil, le mur du petit hôtel particulier est blanc.Petit à petit des fans du chanteur viennent y écrire des petits mots d’amour. Gainsbourg lasse faire, on peut même dire qu’il adore ça, et petit à petit le mur se recouvre de messages. Alors régulièrement quand il rentre chez lui, il aime s’arrêter pour lire quelques mots qui lui sont destinés. D’ailleurs l’artiste a l’œil puisqu’il repère systématiquement les nouveaux messages.
Puis sont arrivés les artistes. Le premier à avoir peint sur le mur de la rue de Verneuil est “Blek le Rat”. Nous sommes en 1984 quand ce célèbre artiste de rue français, qui a notamment inspiré Bansky, vient peindre au pochoir sur la façade. A partir de ce moment les artistes de street-art vont se succéder pour rendre hommage à “l’homme à tête de chou”.
Problème de voisinage
La rue de Verneuil, une rue bien tranquille.
Le voisinage ne voit pas les choses de la même manière. Pour eux ce mur est une honte qui dénigre l’image de ce quartier propret. Après des mois de conflits, Gainsbourg cède face à ses voisins et fait recouvrir le mur de peinture blanche. Cet événement l’attriste beaucoup, mais il espère secrètement que ses fans reviendront lui laisser des messages. Cet espoir prendra forme en seulement huit jours. Le temps nécessaire à ses admirateurs pour recouvrir le mur de graffitis et de messages à destination de leur idole.
Le mur des lamentations
Serge Gainsbourg par Claude Truong-Ngoc, 24 novembre 1981
Serge Gainsbourg meurt le 2 mars 1991 au 5 bis rue de Verneuil dans le 7e arrondissement. Son décès est causé par une énième crise cardiaque. Le corps de l’artiste est retrouvé gisant sur le sol de sa chambre. Déjà des dizaines de fans se pressent dans la nuit devant sa maison, pour lui rendre un dernier hommage.
A partir de cette période le mur va être couvert de messages d’adieux, d’hommages et de déclarations d’amour. Le poète qui ne laissait vraiment personne indifférent, serait surement très heureux de voir que son mur ne s’est jamais tari. En effet, des anonymes continuent d’écrire et de peindre des hommages éphémères sur le mur de ce grand artiste.
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145 Rue la Fayette | Paris | 75010 | FranceTemps de lecture estimé : 2mn10
Si vous passez devant le 145 rue La Fayette à Paris, vous ne pourrez jamais imaginé que vous êtes devant l’entrée d’un immeuble fantôme.
” N’avez-vous jamais été au numéro 145 de la rue Lafayette?
- J’avoue que non.
- Un peu hors de portée, entre la gare de l’Est et la gare du Nord. Un édifice d’abord indiscernable. Seulement si vous l’observez mieux, vous vous rendez compte que les portes semblent en bois mais sont en fer peint, et que les fenêtres donnent sur des pièces inhabitées depuis des siècles. Jamais une lumière. Mais les gens passent et ne savent pas.
– Ne savent pas quoi?…”
extrait du livre “le Pendule de Foucault” d’Umberto Eco en 1988.Le 145 rue Lafayette trompe l’œil
Immeuble du 145 rue La Fayette.
En tout point sa façade en pierres de taille est similaire à celle des immeubles haussmanniens voisins. sur cinq étages, vous pouvez compter quatre fenêtres par étages, et y apercevoir un balcon au 2e étage. Au rez-de-chaussée, on trouve un porche et une porte d’entrée comme dans tous les immeubles.
Pourtant si vous observez un peu mieux, vous vous apercevrez que toutes les fenêtres ont des vitres mais pas de volets. Devant l’immeuble pas d’allées venues des habitants, et personne n’apparaît aux fenêtres. Et puis peut être qu’en vous approchant de plus près, vous remarquerez que tous les accès de l’immeuble sont murés et banalisés. Ou encore que le bois des portes n’est en réalité qu’une peinture sur une plaque de métal.
Car l’immeuble du 145 rue Lafayette n’est qu’une illusion, un immeuble fantôme. L’édifice qui mesure environ 7 m de large sur 6 m de profondeur n’est qu’une façade. Un trompe l’oeil qui cache derrière ses murs une bouche d’aération du tunnel de la ligne B du RER. Ainsi amusez vous à zoomeer sur une carte en vue satellite pour découvrir un orifice noir. Une grande tache sombre qui contraste avec les toits en zinc de Paris.
Un choix pas si bête
Au début des années 1980 débutent les travaux de prolongement de la ligne B du RER entre les stations “Châtelet — Les Halles” et “gare du Nord”. La RATP doit trouver une solution pour installer un puits d’aération pour son nouveau tunnel.De ce fait les responsables des travaux doivent composer avec les bâtiments présents dans la rue La Fayette.
De ce fait la compagnie et la Ville de Paris décident de conserver la façade du 145 rue Lafayette afin de préserver l’ensemble architectural de la rue. D’ailleurs il ne s’agit pas d’un cas isolé puisque d’autres édifices fantôme existent à Paris. Tout près de là, le 174 rue du Faubourg-Saint-Denis est aussi une façade d’immeuble qui cache un puits de ventilation de la gare de Magenta.
Une idée curieuse et originale pour cacher une cheminée géante. Mais une bonne idée pour conserver un cadre sympathique dans cette rue. D’autres villes comme New York et Londres ont adoptées ce stratagème pour cacher des cheminées géantes.
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26 Rue de Clignancourt | Paris | 75018 | FranceTemps de lecture estimé : 2mn50
En 1895, le 26 rue de Clignancourt abrite l’entrée principale des “Grands Magasins Dufayel”. A l’époque l’endroit est aussi le plus grand magasin du monde.“La peinture c’est beau mais c’est triste
Car ça manque un peu d’essentiel.
Faut pas compter sur un artiste
Pour se meubler chez Dufayel.”
Extrait de la chanson “De place en place” chantée par Georges Brassens. Le texte décrit l’ascension puis la déchéance d’une prostituée.
À l’Origine, un palais
estampe moderne/Flickr
En 1856, Jacques François Crespin crée sur le boulevard Barbès, un magasin qu’il nomme le “Palais de la Nouveauté”. A cette époque, le magasin n’est pas du tout destiné à une clientèle populaire. En fait L’homme d’affaires imagine un immense showroom, dans lequel viennent se fournir en meubles et objets divers les commerçants de la capitale.
À la mort de son fondateur en 1888, l’établissement est repris par Georges Dufayel, un employé du magasin. L’entrepreneur décide de changer de stratégie en s’adressant directement à la clientèle populaire qui habite le quartier. Mais pour y parvenir il doit composer avec les bâtiments gigant