L’immeuble fantôme du 145 rue Lafayette
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Temps de lecture estimé : 2mn10
Si vous passez devant le 145 rue La Fayette à Paris, vous ne pourrez jamais imaginé que vous êtes devant l’entrée d’un immeuble fantôme.
” N’avez-vous jamais été au numéro 145 de la rue Lafayette?
- J’avoue que non.
- Un peu hors de portée, entre la gare de l’Est et la gare du Nord. Un édifice d’abord indiscernable. Seulement si vous l’observez mieux, vous vous rendez compte que les portes semblent en bois mais sont en fer peint, et que les fenêtres donnent sur des pièces inhabitées depuis des siècles. Jamais une lumière. Mais les gens passent et ne savent pas.
– Ne savent pas quoi?…”extrait du livre “le Pendule de Foucault” d’Umberto Eco en 1988.
Le 145 rue Lafayette trompe l’œil
Immeuble du 145 rue La Fayette.
En tout point sa façade en pierres de taille est similaire à celle des immeubles haussmanniens voisins. sur cinq étages, vous pouvez compter quatre fenêtres par étages, et y apercevoir un balcon au 2e étage. Au rez-de-chaussée, on trouve un porche et une porte d’entrée comme dans tous les immeubles.
Pourtant si vous observez un peu mieux, vous vous apercevrez que toutes les fenêtres ont des vitres mais pas de volets. Devant l’immeuble pas d’allées venues des habitants, et personne n’apparaît aux fenêtres. Et puis peut être qu’en vous approchant de plus près, vous remarquerez que tous les accès de l’immeuble sont murés et banalisés. Ou encore que le bois des portes n’est en réalité qu’une peinture sur une plaque de métal.
Car l’immeuble du 145 rue Lafayette n’est qu’une illusion, un immeuble fantôme. L’édifice qui mesure environ 7 m de large sur 6 m de profondeur n’est qu’une façade. Un trompe l’oeil qui cache derrière ses murs une bouche d’aération du tunnel de la ligne B du RER. Ainsi amusez vous à zoomeer sur une carte en vue satellite pour découvrir un orifice noir. Une grande tache sombre qui contraste avec les toits en zinc de Paris.
Un choix pas si bête
Au début des années 1980 débutent les travaux de prolongement de la ligne B du RER entre les stations “Châtelet — Les Halles” et “gare du Nord”. La RATP doit trouver une solution pour installer un puits d’aération pour son nouveau tunnel.De ce fait les responsables des travaux doivent composer avec les bâtiments présents dans la rue La Fayette.
De ce fait la compagnie et la Ville de Paris décident de conserver la façade du 145 rue Lafayette afin de préserver l’ensemble architectural de la rue. D’ailleurs il ne s’agit pas d’un cas isolé puisque d’autres édifices fantôme existent à Paris. Tout près de là, le 174 rue du Faubourg-Saint-Denis est aussi une façade d’immeuble qui cache un puits de ventilation de la gare de Magenta.
Une idée curieuse et originale pour cacher une cheminée géante. Mais une bonne idée pour conserver un cadre sympathique dans cette rue. D’autres villes comme New York et Londres ont adoptées ce stratagème pour cacher des cheminées géantes.
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Les façades factices de Paris
Plus d’infos : http://positivr.fr/facades-factices-paris-ratp-photos/ Aviez-vous remarqué ? À Paris, certaines façades présentent quelques détails étranges Au premier coup d’oeil, elles semblent parfaitement ordinaires mais, sur les portes, point de digicode… et personne aux fenêtres ! Normal, ces façades sont factices. Mission : masquer ce qui se trame derrière. Quelques exemples en prenant un peu de hauteur avec Google Maps 1. 145 rue La Fayette (10e) Un puits de ventilation du RER B 2. 27 rue Bergère (9e) Un transformateur EDF 3. 174 rue du Faubourg-Saint-Denis (10e) Un puits de ventilation de la RATP 4. 29 rue Quincampoix (4e) Une cheminée de ventilation de la RATP 5. 14 rue Duvergier (19e) Un autre transformateur EDF 6. 44 rue d’Aboukir (2e) Un puits de ventilation de la RATP Ces façades sont au nombre de 12 à Paris pour l’électricité, l’informatique et la ventilation et le “1 bis” rue Chapon, une installation artistique de Julien Berthier et Simon Boudvin On savait que l’habit ne faisait pas le moine. On sait désormais que la façade ne fait pas l’immeuble. POSITIVR : Votre dose d’inspiration positive (http://positivr.fr/) Rejoignez-nous sur Facebook : https://www.facebook.com/positivr.fr Musique : Epidemic Sound (http://www.epidemicsound.com)
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26 Rue de Clignancourt | Paris | 75018 | FranceTemps de lecture estimé : 2mn50
En 1895, le 26 rue de Clignancourt abrite l’entrée principale des “Grands Magasins Dufayel”. A l’époque l’endroit est aussi le plus grand magasin du monde.“La peinture c’est beau mais c’est triste
Car ça manque un peu d’essentiel.
Faut pas compter sur un artiste
Pour se meubler chez Dufayel.”
Extrait de la chanson “De place en place” chantée par Georges Brassens. Le texte décrit l’ascension puis la déchéance d’une prostituée.À l’Origine, un palais
estampe moderne/Flickr
En 1856, Jacques François Crespin crée sur le boulevard Barbès, un magasin qu’il nomme le “Palais de la Nouveauté”. A cette époque, le magasin n’est pas du tout destiné à une clientèle populaire. En fait L’homme d’affaires imagine un immense showroom, dans lequel viennent se fournir en meubles et objets divers les commerçants de la capitale.
À la mort de son fondateur en 1888, l’établissement est repris par Georges Dufayel, un employé du magasin. L’entrepreneur décide de changer de stratégie en s’adressant directement à la clientèle populaire qui habite le quartier. Mais pour y parvenir il doit composer avec les bâtiments gigantesques qui s’étendent sur plus d’un hectare.
La naissance des grands magasins DufayelSur cette carte postale de 1904, on aperçoit la porte monumentales des Grands Magasins Dufayel rue de Clignancourt.
Pour Dufayel, l’endroit doit être spectaculaire pour attirer le public. De ce fait le fronton du magasin est orné par un haut relief, “Le Progrès entraînant le Commerce et l’Industrie” en 1895. Puis l’oeuvre sculptée par Jules Dalou et Alexandre Falguière est coiffée d’un dôme gigantesque qui supporte un phare éclairant Paris. En plus de ses galeries commerciales, les grands magasins Dufayel abritent bientôt un théâtre, une salle de spectacle, un jardin d’hiver et une piste cyclable. Désormais le phare illumine le ciel de Paris les soirs de spectacle.
En 1912, les Grands Magasins Dufayel emploient 15 000 personnes et revendique le fait d’être devenu le plus grand magasin au monde.
Les Magasins Dufayel pionnier du crédit à la consommationLa galerie de la tapisserie des grands magasins Dufayel.
Reste à savoir comment inciter une clientèle ouvrière aux revenus modestes, à dépenser son argent dans le magasin. Pour cela Dufayel a sa petite idée. En effet d’abord il veut inciter les ouvriers à appréhender les achats comme un loisir. Pour cela il fait en sorte que la visite se passe de la même manière que pour la bourgeoisie dans les beaux magasins parisiens. La décoration est soignée et des sculptures ornent les différentes galeries. L’atmosphère est agréable et tout est fait pour que le client s’y sente bien.
La grande galerie des magasins Dufayel transformée en Palmarium.
Puis il lui faut inciter les clients aux revenus modestes à acheter. Pour cela il propose de leur faire crédit et de payer seulement 20% du montant de l’achat le jour même. La somme restante est échelonnée sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. En pratique les concierges du magasin collectent les informations personnelles du client. Puis une fois l’achat effectué, un collecteur passe chaque semaine au domicile du client pour percevoir le remboursement du crédit. Dufayel va faire fortune grâce à ce système, sur lequel il perçoit 18% d’intérêt.
De l’immense succès jusqu’à la mortescaliers du magasin.
En 1912, avec ses millions de clients et ses 15 000 employés, la Maison Dufayel devient un empire commercial. Chez Dufayel tout n’est que démesure. Pour exemple le magasin renferme une gare et des écuries pour les livraisons. De plus un réseau de tunnels et de voies ferrées relient les différents espaces entre eux.
En 1916 Georges Dufayel meurt à Paris. L’homme qui n’a pas d’héritiers, lègue la totalité de ses biens à l’ensemble de ses employés. Et ce qu’il soit balayeur ou chef de caisse. Toutefois il indique dans son testament que les employés ayant fait grêve en 1905 ne bénéficieront pas de l’héritage. Cependant le magasin va survivre encore quelques années à la mort de Dufayel, avant de fermer définitivement ses portes en 1930.
Pendant la seconde guerre mondiale, l’endroit va être utilisé par les nazis comme lieu de stockage. A la fin de la guerre, la Croix-Rouge américaine prend le relais pour y entreposer médicaments et cigarettes. Une fois le conflit terminé, la BNP rachète le bâtiment pour y installer 6000 employés de ses services généraux. Enfin en 1957 le grand dôme et le phare qui surmontent l’entrée monumentale sont démolis.
Aujourd’hui, il ne reste plus que la sublime façade. Cependant celle-ci continue de faire vivre le souvenir d’une réussite commerciale et architecturale. Le souvenir d’une Belle Époque où tout était possible. -
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1 Boulevard Poissonnière | Paris | 75002 | FranceEntrer au Grand Rex c’est déjà faire un voyage dans l’histoire. Ce géant de l’histoire du cinéma est un scénario de film à lui tout seul.« Voici la silhouette de ce nouveau palais, où nous aurons accès dans quelques mois. Sa messe imposante, déjà inscrite dans le ciel en lignes majestueuses, atteste la vigueur du cinéma français et la confiance de ceux qui mènent vers de plus larges horizons cette grande industrie nationale »
Max Renneville dans la revue “Cinémonde” du 29 octobre 1931Mythique et extravagant, cet immense cinéma “Art déco” ouvre ses portes au public le 8 décembre 1932. Ce soir là les spectateurs peuvent voir sur grand écran, “Les trois mousquetaires” d’Henri Diamant-Berger.
C’est Jacques Haik, producteur et pionniers du cinéma parlant qui imagine “Le Grand Rex”. L’homme est connu pour avoir faut découvrir Charlie Chaplin au public français. En matière de spectacle, Haik n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il est à l’époque déjà propriétaire d’un autre cinéma, l’Olympia.
Ce qu’il imagine dans son projet est beaucoup plus grand. Il veut un cinéma, capable sur 2000 mètres carrés, d’accueillir des milliers de personnes. Pour parvenir à ses fins il s’entoure de l’architecte français Auguste Bluysen et de l’ingénieur John Eberson, réputé pour ses “théâtres atmosphériques” nord-américains. Ces endroits intérieurs doivent donner aux spectateurs l’illusion d’être à l’extérieur. Pour parvenir à ce résultat l’équipe s’inspire d’un projet monumental qui voit le jour de l’autre côté de l’Atlantique, le célèbre Radio City Music Hall de New York.
Cependant en 1935, Jacques Haik subit lui aussi les affres de la crise économique mondiale qui sévit depuis 1929. Jacques Haïk n’a pas d’autre choix que de déposer le bilan et de vendre le Grand Rex à la Gaumont. Plus tard elle cédera la salle de spectacle à la famille Hellmann.
L’atmosphère du Grand RexLa Grande Salle sous les étoiles. Photo A.Hellmann
Ce qui frappe dans le Grand Rex, c’est son atmosphère. Il faut dire que ses architectes ont déjà à leur actif, la construction aux États-Unis de plus de 400 décors. En effet, le cinéma Américain fait souvent appel à eux pour réaliser les décors de cités fantasmatiques sous des ciels nuageux, clairs ou étoilés.
C’est ainsi que “La Grande Salle” peut transporter 2 750 personnes sur la Côte d’Azur. En effet les spectateur se retrouvent là, sous un magnifique ciel étoilé. Les murs sont flanqués de bas-reliefs colorés de type villas Art Déco, dégagent ainsi une véritable ambiance méditerranéenne.
Le cinéma a trois niveaux: l’orchestre, la mezzanine et le balcon, qui offre une vue sur le “grand écran”, tous les 21 mètres sur 11. Chaque année Le Grand Rex affiche en moyenne une fréquentation d’un million de visiteurs.
La guerre se joue aussi au Grand RexLe Grand Rex pendant l’occupation.
Pendant la guerre, le Grand Rex est réquisitionné par l’armée allemande, qui transforme le lieu en “Soldatenkino”. Désormais le cinéma est réservé aux soldats allemands en permission, et projette des films de propagande. De ce fait le cinéma est la cible d’un attentat à la bombe en septembre 1942, commandité par “le détachement Valmy”.
Plus tard à la fin de la guerre, le Grand Rex devient un centre d’accueil pour les prisonniers de guerre rapatriés. Ainsi l’endroit voit naître de nombreuses retrouvailles familiales.
La montée des marches mécaniquesL’écran “Le grand large” de Grand Rex. Photo Luc Heripret
En 1945, Hellmann relance le cinéma et projetant les grands films hollywoodiens interdits depuis le début de l’occupation nazie. C’est le cas notamment en 1946 avec la projection du premier Disney, “Pinochio”. Dès lors, “Le Grand Rex” voit défiler bon nombre de stars hollywoodiennes sur son tapis rouge. C’est le cas notamment de Gary Cooper et Mylène Demongeot, qui inaugurent le luxueux escalator en 1957. Une innovation puisque c’est le premier du genre à être installé dans un cinéma européen.
D’ailleurs le lieu est habitué aux prouesses technologiques puisque dès 1953, le cinéma projette pour la première fois en France un film en cinémascope. Un nombre incalculable de célébrités défilent au Grand Rex pour y promouvoir films, séries ou spectacles. C’est le cas notamment en 1963 avec Alfred Hitchcock qui y présente “Les Oiseaux”, ou de Liz Taylor avec ” Cléopatre”.
Plus tard en 1988, le Grand Rex s’offre le plus grand écran de France surnommé “le Grand Large”. Cet écran de 300 mètres carrés devient le plus grand écran de cinéma d’Europe. Pour son inauguration “Le Grand Large” s’offre “Le Grand Bleu” de Luc Besson. Encore un record puisque le film remplit la salle pendant trois ans.
Un temple de la musique et du cinémaConcert au Grand Rex. Photo A.hellmann
Le Grand Rex est aujourd’hui plus qu’un cinéma. En 1997, il ouvre sa programmation à des festivals, à des concerts et à one-man-shows. Ainsi de nombreux artistes viennent se produire sur sa célèbre scène.
Le Grand Rex est devenu au fil du temps, un lieu emblématique du cinéma et de la musique en France et en Europe. D’ailleurs sachez que vous avez la possibilité de visiter les coulisses de ce monument culturel. Celle-ci est conçu à la manière d’un Universal Studio, avec une visite audio-guidée et interactive.
En octobre 1982 le ministère de la Culture ajouta Le Grand Rex à sa liste des monuments historiques.C’est le seul endroit de ce genre où le décor n’a jamais changé. Un moyen surement pour ne pas perdre son âme.
Lieu Catégorie: La petite histoire