3 bateaux contre 5000. L’incroyable attaque du capitaine Hoffman
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Dans le port du Havre le 6 juin 1944 à 4H15 du matin, Le commandant Heinrich Hoffmann ne dispose que de trois bateaux prêts à l’emploi. Comme le reste de l’armée allemande, la marine est en alerte. En effet les rapports qui arrivent au quartier général indiquent de nombreux bombardements navals sur les positions allemandes de Normandie et du Pas de Calais. Ordre est donné au capitaine Hoffman de se rendre sur zone pour avoir une idée précise de la situation en baie de Seine.
Les radars allemands deviennent fou
Station Radar Würzburg de Douvres-la-Délivrande
Car les rapports des stations radars allemands se contredisent et créent la confusion générale. Tous signalent la présence de navires ennemis. Mais certaines stations signalent des navires ennemis en basse Normandie. D’autres radars signalent des bateaux au large entre le Havre et Etretat. Et d’autres encore dans le Pas de Calais. Les allemands n’ont alors aucune idée précise de la situation sur le terrain. Pour la plupart cette offensive marque le début du débarquement, mais d’autres doutent encore que le “Jour J” soit arrivé. Cependant si c’est l’invasion tant attendue, ils n’ont toujours aucune idée de où elle va avoir lieu.
La grande diversion
Paillettes tombant d’un bombardier Lancaster, similaire à ceux utilisés au cours des opérations Taxable et Glimmer
Ce que les allemands ignorent, c’est que depuis des mois les alliés font tout pour brouiller les pistes. Et que dans la nuit du 6 juin de nombreuses opérations sont lancées.Elles s’appellent “glimmer”, “Taxable”, “Big drum” et appartiennent toutes à l’opération “Bodyguard”. Une vaste opération de diversion qui consiste à dérouter les allemands. Par exemple des petits bateaux simulent une armada au large du Pas de Calais. Ou alors des avions envoient des tonnes de morceaux de papier métallique qui vont rendre les radars complètement fou. Mais aussi des largages de faux parachutistes sous forme de mannequins pour déplacer les troupes au sol.
Une rencontre ahurissante
En pleine mer, un convoi sur deux files. Chaque bâtiment possède son ballon captif de barrage relié par un câble.
Vers 5H30, les trois torpilleurs du capitaine Hoffman sont au large de Sword Beach quand ils aperçoivent une étrange nappe de brouillard. Hoffman est intrigué par cette brume que la météo ne signale pas. Il décide de pénétrer dans ce nuage de brume pour voir ce qu’il se passe de l’autre côté. Les navires allemands progressent lentement et ne mettent pas longtemps traverser la zone. Le brouillard se dissipe petit à petit. Le capitaine de corvette et son équipage ne tarde pas à voir ce qui se trouve derrière.Seulement quelques minutes après, ils distinguent les formes de milliers de navires alliés faisant route vers la Normandie. Une Armada gigantesque qui fait maintenant face à Hoffman et ses trois torpilleurs.
Capitaines courage
Heinrich Hoffman
A la surprise générale Hoffman décide d’attaquer. Même à trois contre cinq mille, il doit assurer sa mission. Pour cet officier de la marine allemande, c’est une question d’honneur. Le capitaine ordonne de monter à l’assaut de la flotte alliée. Mais deux destroyers, le “Warspite” et le “Ramillies”, repèrent la flottille allemande. Ils ouvrent le feu et endommagent légèrement le torpilleur d’Hoffman.
Le capitaine allemand décide de continuer l’attaque en zigzaguant. Il fait armer les torpilles, et lance l’ordre de tirer. Dix huit torpilles sont lancées. Les deux cuirassés alliés parviennent à esquiver le torpillage. Mais un destroyer Norvégien de 110m de long, “Le Svenner”, n’ y échappe pas .
En effet, “Le Svenner” manœuvre pour protéger un cargo de transport de troupe qu’il vient de dépasser quelques minutes avant . Mais le capitaine du Svenner voit la trajectoire des torpilles. C’est alors qu’il décide de s’interposer pour sauver le transport de troupes. Il est touché de plein fouet au niveau de sa chaufferie. Le bateau explose, se soulève au dessus de l’eau et se casse en deux. Des dizaines de norvégiens se retrouvent à la mer. 34 membres d’équipage périssent dans le naufrage. Le Svenner est le seul navire de combat allié a être coulé le 6 juin 1944.
Le Svenner
Brouillard sur les ondes
Pendant l’attaque, les équipages allemands ont fait demi tour et se réfugient dans le brouillard artificiel. La flotte alliée ne peut plus rien contre eux. Ils sont redevenus invisibles. Le capitaine Hoffman décide de retourner au Havre. Mais avant il doit prévenir son quartier général. Il doit absolument indiquer dans les plus brefs délais l’importance de la flotte ennemie et la route qu’elle prend. Malheureusement pour Hoffman les tirs des destroyers ont endomagés la radio de son torpilleur. Il lui reste une heure avant de regagner le port du Havre. Un délai trop long, car le débarquement aura déjà commencé.
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Unnamed Road | Colleville-sur-Mer | 14710 | FranceL’armada alliée prend la mer le 4 juin 1944. A ce moment, près de 7000 navires prennent part à la plus grande invasion maritime de l’histoire. L’aboutissement de quatre années de préparation.
“Mon Dieu, je n’oublierai jamais le sentiment de puissance qui est monté en moi quand j’ai vu les longues colonnes interminables de bateaux se dirigeant vers la Normandie.”
Le capitaine Anthony Duke
L’opération OVERLORD prévoit en l’espace d’une journée, l’installation des forces alliées dans une Europe occupée par les nazis. L’objectif est d’établir une tête de pont pour les opérations ultérieures. Celles-ci devront emmener progressivement les forces allemandes vers leur ultime défaite en 1945.
Les Allemands aussi ont voulus débarquerEn 1941 au siège du Führer on discute des opérations en cours sur le terrain.
Suite à la défaite de 1940, Adolf Hitler prépare son armée pour l’opération “SEA LION”. Cette opération prévoit une attaque amphibie contre la Grande-Bretagne. Pour cela, les Allemands doivent contrôler impérativement l’air et la mer. De cela dépend la réussite d’une telle opération.
En raison des succès de la Royal Air Force et de la Royal Navy, l’Allemagne n’a jamais pu maîtriser le ciel et se risquer dans une telle opération. La seule prévue fut annulée en octobre 1940, lorsque qu’Hitler est passé à l’opération BARBAROSSA et à l’invasion de l’Union soviétique. la Royal Navy qui est en charge de défendre la Grande-Bretagne contre l’invasion, doit aussi sécuriser le passage des convois transportant des fournitures vitales.
Les américains entrent en guerreL’épave du destroyer USS Shaw dans le quai flottant détruit du YFD‑2; Photo: US archives
Après Pearl Harbor et la déclaration de guerre de Hitler aux États-Unis, les forces armées et aussi la puissance industrielle américaine rejoignent la guerre en Europe. Les chantiers navals américains jouent un rôle crucial dans l’effort de guerre. Car non seulement ils construisent et réparent les navires de guerre de tous types, mais aussi des navires de commerce et divers vaisseaux amphibies spécialisés. Ces engins amphibies constituent la colonne vertébrale de la future force d’invasion du jour J.
Retour en EuropeStaline, Roosevelt et Churchill à Téhéran en 1943
La préparation du retour des Alliés sur le continent débute en 1941. Un an après Staline réclame d’urgence la création d’un second front en Europe. C’est en janvier 1943, à la Conférence de Casablanca, que les alliés fixent l’année 1944 pour ébarquer de la France.
Puis en novembre 1943, lors de la conférence de Téhéran, Roosevelt et Staline obligent fermement Churchill à s’engager pour une invasion en mai 1944. Pour ce faire ils nomment le général Eisenhower commandant suprême des forces alliées de l’opération OVERLORD. Ce n’est qu’une fois la décision prise, que la planification a réellement démarré.
La date sera repoussée au mois de juin 1944. Ce changement de date intervient après l’ajout d’une plage d’invasion supplémentaire.En effet le général Montgomery plaide pour qu’Utah beach soit ajouter dans les pans d’Overlord. Car cette plage qui se situe à la base du Cotentin est surtout proche de Cherbourg. Et Cherbourg est le seul à disposer d’un port en eau profonde aussi proche de la zone d’invasion. Par conséquent, il permettra d’assurer le ravitaillement en fournitures et matériel afin de poursuivre l’invasion.
Une fois validé, cette modification demande à être décaler d’un mois, pour obtenir les embarcations et les avions supplémentaires nécessaires.
Ramsay commandant de l’opération NEPTUNEBertram Ramsay (à gauche) et l’amiral américain John Hall (en) (à droite) à bord de l’USS Ancon, le 25 mai 1944.
L’amiral Sir Bertram Ramsay, en tant que commandant de la marine, se voit confier la responsabilité d’organiser l’opération NEPTUNE. Cette opération est la partie navale de l’opération OVERLORD.
La tâche n’est pas simple, car il faut constituer, équiper, soutenir et transporter suffisamment de forces de l’autre côté de la Manche. Et puis il y a la coordination de milliers de navires pour qu’ils arrivent au bon moment et au bon endroit. Ainsi, une fois sur place, ils pourront effectuer les tâches qui leur sont assignées.
Avant l’assaut, les alliés doivent nettoyés les champs de mines et autres obstacles. Ainsi ils pourront balisé les chenaux pour les barges de débarquement. Au cours de la phase d’assaut, d’autres navires de guerre doivent bombarder les forces ennemies à terre. De plus ces bateaux doivent également protéger les transports de troupes et autres navires comme des sous-marins, des engins de surface et des avions ennemis.
Après les premiers débarquements, les forces d’assaut auront besoin de provisions, de munitions, de carburant et de renforts, mais aussi d’évacuer les blessés. De plus l’Europe est encore exclusivement sous le contrôle de l’Axe. De ce fait, tout le soutien logistique doit partir de l’Angleterre.
Les forces terrestres avancés dans les terre pourront aussi avoir un soutien, mais très limité. Ce soutien s’effectuera par des largages en parachute ou seront déposer par des planeurs. Cependant la majeure partie du soutien s’effectuera par la mer à cause de la taille gigantesque de la force d’invasion .
Les problèmes du plan initialCartes des opérations pour l’invasion alliée du 6 juin 1944
La planification initiale de l’opération prévoit un débarquement dans le Pas de Calais. Mais rapidement les planificateurs identifient deux problèmes majeurs sur cette zone du Nord de la France. D’une par les défenses allemandes sont beaucoup plus fortes sur ce secteur. Et d’autre part les plages sont aussi trop étroites et ne permettrai de lancer que deux divisions lors de la première vague d’assaut. Ces données augmentent considérablement la vulnérabilité de la force de débarquement.
Après une analyse approfondie des sites de débarquement possibles, les alliés choisissent les plages de Normandie. En effet ces plages permettent un assaut initial de cinq divisions d’infanterie. De plus trois divisions aéroportées pourront appuyées les troupes au sol.
D’après la nouvelle stratégie, l’invasion pourra se dérouler sur un front large d’au moins 50 km. De plus, même si la Normandie possède une géographie qui favorise les défenseurs, c’est aussi dans cette zone que les défenses allemandes sont les moins solides.
Réunir ses forcesEmbarquement sur les navires, début juin 1944. Photosnormandie p013174.jpg
Les convois transportant des troupes, du matériel, de la nourriture et du matériel seront sous la protection de deux forces de soutien, appelées forces opérationnelles. Les américains ont la responsabilité de la “Task Force West”, tandis que les Anglais commandent la “Task Force East”. Ces deux forces interviendront donc sur les secteurs américains d’Utah et Omaha pour les américains. Et sur les secteur, Gold, Juno et Sword pour les anglais. Tous sont cependant sous le commandement de l’Amiral Ramsay, commandant de l’opération Neptune.
Il faut beaucoup de temps pour rassembler les navires, les embarcations de soutien et les avions nécessaires au déplacement d’une telle force. Car l’effort de guerre Alliés s’étale entre l’Europe et le Pacifique. Des compromis sont donc nécessaires pour répartir les équipements entre les différents théâtres d’opération. Et ce, même si les politiques préconisent “L’Allemagne d’abord”.
La mise en place de cette énorme flotte s’effectue dans tous les ports de la côte sud de l’Angleterre, de Plymouth jusqu’à Newhaven. Dans ces ports il faut même compléter les infrastructures en installant par exemple 130 embarcadères supplémentaires.
l’assaut est prévu le 5 juin dans le plan initial. Car cette date répond parfaitement aux exigences d’un débarquement à l’aube et à marée basse. En effet la marée permettra aux barges de débarquement de franchir les obstacles sur les plages allemandes. Enfin ce jour là on prévoit une pleine Lune. Celle ci facilitera les parachutages des divisions aéroportées qui doivent précédé l’invasion maritime.
Mais à cause de mauvaises conditions météo, l’invasion est retardée de 24 heures. La date est maintenant fixée au 6 juin. En effet, les météorologues alliés prévoient une accalmie dans la tempête qui traverse la Manche.
“Let’s go”. L’armada prend la merLes troupes américaines s’embarquent dans une LCA (Landing Craft Assault) à Weymouth dans le Dorset, en juin 1944. Photo:© IWM (EA 25358)
Une fois qu’Eisenhower donne l’ordre d’y aller, ce sont près de 7 000 navires qui se mettent en route. Cette gigantesque armada compte 195 000 membres d’équipage. La flotte comprend alors 1212 navires de combats qui va des cuirassés aux petites vedettes à moteur. De plus elle dénombre également 4126 navires de débarquement, 736 bateaux de soutien; et 864 navires marchands.
Déplacer cette armada exige la création de quatre passages maritimes depuis les ports britanniques jusqu’à un carrefour au centre de la Manche appelé Picadilly Circus.
Cette zone a un diamètre d’environ 10 kilomètres. De là sont tracés dix chenaux, 2 par plage d’assaut,nettoyés des mines et balisés de bouées lumineuses permettent aux bateaux d’arriver jusqu’aux 5 plages de débarquement. Les navires doivent se positionner à environ 10 kilomètres au large des plages entre 2h et 3h du matin le 6 juin 1944.
Dans la nuit du 5 juin, 97 dragueurs de mines commencent à libérer des canaux pour faire passer la force d’invasion. Cette tâche risquée est rendue plus difficile à cause des mauvaises conditions météorologiques. Grâce à ces opération, les navires peuvent maintenant empruntés les canaux et prendre les positions qui leur sont attribuées.
Le début de l’assautPhoto prise depuis un APA transport de troupe, secteur Utah Beach; LCT avec du personnel et des Jeeps de la 4th US Inf.Div. , et du personnel du 1st Engineer Special Brigade qui ont été transbordés. Photos Photosnormandie
À 04h00 du matin, les troupes commencent à être transborder dans les fameux LCA, les fameuses barges d’assaut. Les débarquement peuvent ainsi commencer à 06h30,.Ils vont permettre de prendre totalement les allemands par surprise. D’ailleurs cette tactique rend inefficace la coordination entre les opérations maritimes et aériennes allemandes contre la force d’invasion.
Au cours de l’assaut, les soldats en route vers la terre, peuvent compter sur le soutien de nombreux navires. En effet des tirs de couverture sont effectués à partir de 6 cuirassés, 23 croiseurs et 101 destroyers. Des dizaines d’autres navires protègent également les transports de troupes et de matériel, contre les sous-marins, les engins de surface et les avions ennemis.
Suprématie totale aussi dans le cielSous-lieutenant temporaire (a) JK Radnor, RNVR, de Windsor, s’apprête à décoler pour soutenir l’invasion. © IWM (A 23855)
Dans les airs ce sont 12 000 avions qui soutiennent les débarquements. Parmi eux on compte aussi bien des avions de reconnaissances, que des chasseurs et des bombardiers.D’ailleurs un appui-feu aérien est essentiel à la fois avant et pendant le débarquement allié du 6 juin. Sans eux il est impossible de prendre le dessus sur les défenses ennemies, en particulier les canons côtiers.
Gràce à cela Eisenhower peut noter dans son rapport d’après combat «qu’aucun cas de dommage causé par des bombes ennemies n’est à déplorer”. De plus les bombardements préalables ont été particulièrement efficaces sur les plages de Gold, d’Utah, de Juno et de Sword. En effet ceux ci ont réduit au silence des canons allemands, et ont aussi perturber les défenses de plage et les mouvements de troupes ennemies à l’intérieur des terres.
L’invincible armada : Le bilanÀ la fin de la journée, les défenses des plages allemandes sont neutralisées. Environ 133 000 soldats ont débarqué sur les plages et 23 400 autres unitéssont arrivé par les airs.
Les unités navales et aériennes alliées réussissent également à neutraliser les tentatives de la marine allemande, qui visent à perturber les débarquements et les approvisionnements. Dans les jours qui suivent l’invasion, onze U‑Boats, deux destroyers, quinze E‑Boats, deux torpilleurs et quarante engins plus petits sont détruits.
A noter que cinq U‑Boats et un destroyer sont aussi gravement endommagés. Côté allié les pertes alliées s’élèvent à un destroyer, deux frégates, trois navires de débarquement, trois cargos et neuf navires plus petits.
Le débarquement et aprèsReportage consacré à l’embarquement des Rangers à Weymouth. Photos Photosnormandie
L’installation sur les plages de Normandie est un succès. Cependant des renforts doivent venir renforcé les forces terrestres. Entre le 7 et le 30 juin arrivent au large de la France, 570 Liberty, 788 caboteurs, 905 transports de chars, 1442 navires de débarquement de chars, 180 navires de transport de troupes et 372 grands navires de débarquement d’infanterie.
Fin juin, les navires ont transporté 861 838 personnes, 157 633 véhicules et 501 834 tonnes de fournitures en France. À cette initiative s’ajoute le prolongement du canal d’approvisionnement qui va de la côte est de l’Amérique du Nord vers le Royaume-Uni, ainsi que les convois du Royaume-Uni vers la Russie
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