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Le capitaine Philippe Kieffer: L’inventeur des commandos Français
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- En bref
Bien avant le 6 juin 1944, Philippe Kieffer créé et commande le 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos, plus connus sous le nom des Commandos Kieffer.
Peu avant le 6 juin 1944, lord Lovat, commandant des commandos Britanniques, dit à kieffer :” Vous allez nous montrer ce que vous savez faire”.
Le Kieffer d’avant guerre
Photographie de Philippe Kieffer dans les montagnes, à l’est de Port-au-Prince prise dans l’entre-deux-guerres.Originaire d’une famille catholique alsacienne, Philippe Kieffer est né à Haïti le 24 octobre 1899. En effet pour fuir l’annexion allemande son père s’installe en Haïti où il épouse une Anglaise.
En 1916, Kieffer souhaite partir pour le front de la première guerre mondiale. Cependant il ne sera pas rapatrié en France et n’effectuera pas son service militaire.
Après le lycée Philippe Kieffer poursuit ses études et décroche un diplôme dans une grande école de commerce de Chicago. Peu après à Haïti, il se marie se marier et va avoir ses deux premiers enfants. Un par un Kieffer gravit les échelons. En effet après avoir démarré comme agent de change, il parvient à devenir directeur adjoint de la Banque nationale d’Haïti. Plus tard il va devenir directeur de banque aux États-Unis et au Canada.
La seconde guerre mondiale de Kieffer
Kieffer militaire
Le cuirassé Courbet
Philippe kieffer est inquiet à New York quand il comprend que la guerre va éclater. En mai 1939 il décide de rejoindre sa famille en France. Malgré ses 40 ans, il se présente comme volontaire et officier de réserve.
D’abord interprète militaire dans l’armée de terre, il entre dans la Marine en septembre 1939 comme quartier-maître. Là il occupe les fonctions de secrétaire auprès de l’amiral Nord. Du fait de son affectation sur le cuirassé Courbet, Philippe Kieffer participe à la bataille de Dunkerque.
Pour l’anecdote, le Cuirassé Courbet sert de batterie antiaérienne flottante en Angleterre. Peu après le débarquement le navire est désarmé puis coulé afin de servir de brise-lames au port artificiel Mulberry d’Arromanches.
L’appel de la liberté
Photo des officiers du commando interallié prise au QG près de Brighton. Kieffer est en bas à droite © IWM
Après la défaite de la France, l’enseigne de vaisseau Kieffer répond à l’appel du général de Gaulle. Le 19 juin 1940, il rejoint Southampton à bord d’un chalutier. Une fois à Londres, il s’engage dans les Forces navales françaises libres, le le 1er juillet 1940, jour de leur création.
Après son affectation sur le cuirassé Courbet et grâce grâce à un Anglais parfait, Kieffer est nommé officier de liaison de l’état-major français de Portsmouth auprès des autorités britanniques. Il enseigne également l’anglais aux élèves de la première promotion de l’Ecole navale.
Pendant l’été 1941, Kieffer qui est en mal d’action, quitte son poste d’interprète et part en stage d’officier fusilier. Très bien noté par ses supérieurs Britanniques, il persuade le vice-amiral Muselier de convaincre les Britanniques afin qu’ils constituent une unité de commandos Français. Après de longues discussions, les Anglais acceptent.
Kieffer découvre les commandos
Troupes de commandos français en formation à Achnacarry House en Écosse.© IWM
En 1942 impressionné par les commandos britanniques, Kieffer décide de constituer avec une vingtaine de volontaires la “Troop 1” des Commandos français. En 1943, le 1er Bataillon de fusilliers marins commandos est composé de trois Troops. La no 1, la no 8 du capitaine Trepel, qui disparaît pendant un raid nocturne, et la Troop d’Appui appelé “K‑Guns”.
Les hommes s’entraînent au redoutable centre d’entraînement commando d’Achnacarry en Écosse. Là bas, les soldats suivent une formation extrêmement difficile avant de recevoir le fameux béret vert.
Le moment de l’action est venu. Le 19 août 1942, une quinzaine d’hommes du commando Kieffer participent au raid raté sur Dieppe. Puis en octobre 1943, le 1er Bataillon de fusiliers marins commandos est créé. Il est alors composé de deux compagnies qui sont affectées à l’exécution de quelques raids nocturnes sur les côtes françaises occupées. Ces missions complexes sont réalisés par de petits groupes qui se préparent pour le débarquement.
En 1944 les efforts du commandant Kieffer sont récompensés. En effet, au mois de mai, les Français portent le béret vert “à l’anglaise”,sur lequel ils peuvent attacher leur propre insigne.De plus ils sont rattachés au glorieux commandos n°4 de la Brigade des Forces spéciales du lieutenant-colonel Dawson. Désormais ils servent au sein de la 1st Special Service Brigade du Brigadier General Lord Lovat.
Appréciant à leur juste valeur les qualités des Français, Les commandos Kieffer auront l’honneur suprême de débarquer les premiers en France le Jour J.
1944 l’année de tous les dangers