Tag: Erwin Rommel
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134 D517 | Vierville-sur-Mer | | France“Les nouvelles ne pourraient pas être meilleures. Tant qu’ils étaient en Grande-Bretagne, nous ne pouvions pas les atteindre. Maintenant, nous les avons où nous pouvons les détruire.”
Adolf Hitler le 6 juin 1944
Hitler est le fondateur et la figure centrale du nazisme. En 1933, Hitler instaure une dictature xénophobe et antisémite. C’est le début du Troisième Reich.
Hitler tombe dans le piège
Dès 1942, Hitler sait que les alliés préparent une invasion de grande envergure sur les côtes Françaises. Il sait également que la réussite de cette invasion peut inverser le cours de la guerre en Europe.
Cependant deux éléments vont véritablement retourner la situation en faveur des alliés. D’abord l’opération Fortitude qui reste la plus exceptionnelle campagne de diversion et de désinformation contre les Allemands. Mais aussi Hitler en personne à cause de son emprise fanatique sur les décisions militaires nazies. De ce fait le cauchemar que redoute tant les nazis va devenir réalité le jour du débarquement sur les plages de Normandie. Pourtant cela ne veut pas dire que les Allemands ne s’y sont pas préparés.
Chronique d’une défaite annoncée
En 1941 au siège du Führer on discute des opérations sur le théâtre de guerre du sud-est.
Dès l’automne 1942, aucun membre de l’état major d’Hitler ne sait comment gagner cette guerre. Et pour cause, puisque la gestion du conflit va être marquée par l’absence totale de stratégie. En effet la seule stratégie qui vaille jusqu’à la fin de la guerre est celle qui permettra de durer.
Hitler sait que la situation est compliquée pour lui depuis ses grandes défaites contre la Russie. En effet en 1941 sa stratégie de guerre éclair, “le Blitzkrieg”, a pris fin avec la grande offensive soviétique. Puis en 1942 quand la deuxième offensive d’Hitler échoue contre la Russie. Ce revers va conduire à l’incroyable défaite des nazis dans la ville de Stalingrad.
La stratégie initiale d’Hitler est un échec, car il lui est matériellement impossible de mener une guerre de longue durée. Et ce en particulier car il n’est pas parvenu à s’emparer des ressources économiques soviétiques.
De plus Hitler comptait mener une guerre pour le contrôle de territoires européens. A aucun moment il n’a prévu un conflit mondial. Hitler se fait surprendre par l’attaque japonaise sur Pearl Harbor et l’entrée en guerre des Etats Unis.
Enfin en 1943 pour la première fois l’Allemagne subit des défaites simultanées sur plusieurs fronts. Elle perd l’Afrique du Nord en mai, et subit un débarquement allié en Sicile deux mois plus tard. De ce fait Hitler est obligé d’abandonner sa dernière grande offensive à l’est, et de transférer ses troupes vers l’Italie.
Le manque chronique d’hommes et de matériels aggrave cette situation. L’Allemagne nazie ne réussit pas à adapter son économie aux besoins d’une guerre totale. Et ce contrairement aux sociétés Britanniques et Soviétiques qui ont su adapter leur société à ces temps difficiles. Pourtant Hitler a une production d’armement remarquable. Mais celle-ci est insuffisante pour rattraper l’énorme retard pris sur les puissances alliées.
Des chefs prêts à en découdre
Churchill, Roosevelt et Staline aux accords de Yalta en 1945.
C’est peu après l’entrée en guerre des États-Unis que Roosevelt, Churchill et Staline commencent à planifier l’invasion du jour J. Les Alliés savent que l’ouverture d’un front en Europe occidentale est essentielle à la dispersion des troupes allemandes. La seule question qui vaille est de savoir où et quand l’invasion aura lieu.
Un mur de propagande
Batterie d’artillerie Allemande en construction dans le Pas de Calais.
Pour se préparer à une invasion, l’Allemagne commence dès 1942 la construction du mur de l’Atlantique. C’est un vaste réseau de bunkers, de points fortifiés, de champs de mines et d’obstacles aménageant en partie les côtes françaises. Mais à cette époque l’Allemagne ne dispose pas de l’argent et de la main‑d’œuvre nécessaire pour installer une ligne de défense continue. De ce fait les nazis se concentrent sur les ports existants.
Dès le début, les Allemands sont convaincus que la ville de Calais est l’endroit où se produira l’invasion alliée. En effet ce port est situé à seulement 32 km de Douvres, ce qui en fait naturellement le point le plus proche des côtes anglaises.
La machine de propagande nazie se met alors en marche avec Joseph Goebbels. Les Allemands font construire trois énormes batteries d’artillerie le long de la côte Calaisienne. De plus les énormes canons de 406 mm sont pointés vers Douvres.
Le message de Goebbels est clair: Essayez de prendre d’assaut Calais et vous coulerez en mer. Pourtant ce que le chef de la propagande nazie ne voit pas, c’est l’évident manque de défenses sur les plages de Normandie et sur le reste de la côte française.
Fortitude
Carte des opérations de diversion menées par les alliés dans le cadre de l’opération Bodyguard.
L’opération Fortitude et le cheval de Troie font parti des stratagèmes de l’histoire militaire les plus réussis. C’est en grande partie à cause de cette opération que l’Allemagne décide de doubler ses défenses nazies dans le Pas de Calais.
Pourtant ce n’est pas seulement à cause de sa proximité avec l’Angleterre que la zone de Calais est autant renforcée. C’est aussi et surtout parce qu’Hitler est tombé dans le piège gigantesque de l’opération Fortitude. En effet les Alliés inventent d’innombrables supercheries pour convaincre les Allemands que l’invasion aura lieu dans le Pas de Calais. On sait aujourd’hui que l’opération Fortitude est l’une des principales raisons du succès du débarquement sur les plages de Normandie.
Pour réussir cette opération les alliés vont jusqu’à créer une armée fantôme. Mais une grande armée sans grand commandant ce n’est pas crédible. Alors les alliés vont choisir le célèbre général Paton pour diriger cette armée factice. Grâce à cette nomination prestigieuse, Hitler est définitivement convaincu que le débarquement aura lieu dans le nord de la France.
Le piège se referme
Char gonflable utilisé pendant l’opération Fortitude.
Désormais lorsqu’un avion d’observation allemand survolent le sud-est de l’Angleterre, ils peut voir ce qui ressemble à une force d’invasion massive. Des camps censés abrités des milliers d’hommes sont construits. Des centaines de chars sont alignés dans les champs. Les péniches de débarquement sont à quai sur la côte. D’innombrables avions patientent sur les aérodromes.
Mais ce que les pilotes allemands ignorent c’est qu’en réalité les chars et les péniches sont gonflables, les avions en bois, et les camps des décors de cinéma. L’illusion est parfaite, allant même jusqu’à faire passer de vrais chars pour laisser des traces de chenilles devant les chars factices. Ou encore à mobiliser des habitants plus agés ou des soldats de réserves pour jouer le rôle des troupes qui patientent.
Partout en Angleterre les alliés capturent la majorité des espions allemands présents sur le territoire. Certains deviennent des agents doubles avec comme mission de confirmer aux nazis le lieu de l’invasion. Cette information se confirme avec l’émission d’un faux trafic radio militaire destiné à être capté par les services de renseignements allemands.
À l’approche de la vraie invasion, les alliés vérifient qu’Hitler reste bien convaincu que l’invasion aura lieu dans le Nord de la France. Tout ce stratagème vise à détourner le gros des troupes allemandes du véritable lieu d’invasion.
Rommel, le vrai rempart de l’invasion
Rommel supervise les défenses allemandes en 1943
Malgré tout, les nazis n’ont pas été pris au dépourvu par le débarquement. En effet dès 1943 Hitler va nommé le maréchal Erwin Rommel pour diriger la défense de l’armée allemande en Normandie. Rommel est un grand stratège militaire qui s’est illustré sur de nombreux champs de bataille. Lorsqu’il commence l’inspection du mur de l’Atlantique, il se rend compte que la forteresse Europe vantée par Hitler et Goebels n’existe pas. Des territoires entiers manquent des défenses nécessaires pour contrer une invasion alliée.
Pour remédier au problème, Rommel commence par fortifier le mur de l’Atlantique en Normandie. De ce fait il décide de faire construire davantage de bunkers et l’installation de nids de mitrailleuses. Il fait poser des millions de pièges et de mines en bord de mer, et inonde les marais pour piéger les parachutistes. La stratégie de Rommel sera la principale responsable des lourdes pertes alliées du jour J.
En fait, si Hitler avait mieux écouté les idées de Rommel, l’invasion du jour J aurait peut-être été un désastre complet pour les Alliés. Car dès le début de 1944, Rommel veut positionner les divisions de chars d’élite allemandes au plus près des côtes françaises. Ceci afin de repousser une attaque d’infanterie. Mais Hitler n’est pas d’accord, et il choisit de garder les divisions de chars près de Paris. Le reste est réparti plus au sud de la France. Rommel qui commande trois puissantes divisions de Panzers, se retrouvent avec seulement une division disponible à proximité de la côte normande.
Hitler trompé par la météo
carte météo du jour J.
Quand Hitler s’endort dans la nuit du 5 juin, une terrible tempête fait rage sur toute la côte française. Le temps est si mauvais que Rommel et les principaux commandants militaires nazis ont abandonné leurs postes. Par exemple Rommel en profite pour partir en permission en Allemagne pour fêter l’anniversaire de son épouse. Mais à cause de la météo il est impossible pour les Alliés de tenter un débarquement amphibie dans une mer aussi déchaînée.
Ce que les Allemands ignorent, c’est que les balises météo alliées ont repéré une accalmie dans la tempête qui commence le 5 juin et qui se poursuit jusqu’au 6 juin à minuit. Poursuivant les diversions, les Alliés vont commencé leur invasion en lançant des centaines de parachutistes factices à l’intérieur du pays. Certains mannequins sont piégés avec des explosifs pour tromper les commandants allemands. Ces opérations de diversions sont menées systématiquement à l’intérieur des terres pour éloigner l’ennemi de la côte.
Le début de l’invasion
Barge de débarquement en approche sur Omaha Beach.
Bientôt les opérations aériennes commencent avec les bombardements des forces américaines et britanniques. Ils ont pour objectif de détruire les bunkers et nids de mitrailleuses présents le long des cinq plages cibles. D’ailleurs à cause de la couverture nuageuse, c’est sur Omaha beach que les bombardements aériens ont eu le moins de succès. En effet aucun des WN n’est atteint. Cet échec et la présence non détectée d’un régiment d’infanterie nazie hautement expérimenté, conduisent à la bataille la plus sanglante du jour J.
Malgré le chaos du débarquement sur la plage d’Omaha, les forces américaines parviennent finalement à percer les lignes de défenses allemandes et à détruire les bunkers nazis. Ainsi ils peuvent sécuriser la plage à la fin de la journée. Les britanniques et les canadiens rencontrent beaucoup moins de résistance sur la plupart des autres plages.
Mauvais calcul d’Hitler
Pendant ce temps, Hitler dort. Ses subordonnés ont reçu l’ordre de ne pas réveiller le Führer pour quelque raison que ce soit. Et même quand Hitler se réveille en fin de matinée, il refuse d’envoyer immédiatement des renforts en Normandie. En réalité il est toujours aveuglé par la vaste supercherie alliée. Car à ce moment Hitler est convaincu que le débarquement en Normandie n’est qu’une diversion qui cache l’imminence de la véritable invasion.
L’insistance de ses commandants présents en Normandie finira par avoir raison de l’entêtement d’Hitler. C’est ainsi qu’il va prendre la décision de libérer certaines divisions de Panzer présentes dans le Pas de Calais. Cependant il est déjà trop tard pour stopper l’avancée de l’invasion à l’intérieur des terres.
Le jour J de trop nombreuses erreurs de calcul seront fatales aux nazis. L’erreur principale est d’avoir pensé qu’une invasion alliée massive était impossible sans avoir pris un port. C’était sans compter sur une ingénierie brillante. Car elle est parvenue en seulement quelques mois à concevoir deux ports artificiels gigantesques en Normandie. En effet ce sont près de 156 000 soldats qui ont débarqués le jour J. Mais au total dans les différents ports normands ce sont 2,5 millions d’hommes et 500 000 véhicules qui débarquent en Normandie. -