Mai 68 : Libre de se révolter

Rédigé le 03/05/2024
Ystory


« Je ne crois pas que la révolution soit possible du jour au lendemain. Je crois que nous allons plutôt vers un changement perpétuel de la société, provoqué à chaque étape par des actions révolutionnaires […] Au mieux, on peut espérer faire tomber le gouvernement. Mais il ne faut pas songer à faire éclater la société bourgeoise. » Daniel Cohn-Bendit, le 20 mai 1968.

À l'aube du 3 mai 1968, la Sorbonne, bastion historique du savoir parisien, devient le théâtre d'événements qui vont secouer la France et marquer profondément son histoire. C’est le début de ce que l’histoire retiendra sous le nom de « Mai 68 ». Les échos des revendications étudiantes, qui résonnent déjà depuis l'occupation de l'université de Nanterre en mars, 400 étudiants convergent vers la Sorbonne pour défier un ordre établi perçu comme sclérosé.

Ce 3 mai 1968, l’évacuation musclée des jeunes contestataires par la police, va être le déclencheur d’un mouvement beaucoup plus vaste, qui va fédérer à la fois les étudiants, les ouvriers et les intellectuels dans une vague contestataire inédite. C'est ici, au cœur du quartier latin, que commence l'histoire de Mai 68, un mouvement qui transcendera ledécennies par son impact social et politique. Ystory vous invite à revivre cette épopée historique depuis son épicentre, la Sorbonne, là où le feu du changement a été allumé.

Les origines du mouvement de Mai 68

Problèmes sociaux et politiques

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Vue depuis la résidence universitaire de Nanterre sur le bidonville des Marguerites a Nanterre en Ile-de-France en France, circa 1960. (Photo by GERARD-AIME/Gamma-Rapho via Getty Images)

La France des années 1960 est une nation en pleine mutation. La prospérité économique de l'après-guerre n'a pas réussi à dissiper les inégalités sociales persistantes. Le pays est marqué par des disparités croissantes entre les classes sociales, les jeunes se sentant souvent marginalisés par un système éducatif et professionnel rigide. Les étudiants, en particulier, expriment leur frustration envers une société qui ne semble pas leur offrir de perspectives adéquates. Le système universitaire, largement bureaucratique, est critiqué pour son incapacité à répondre aux aspirations d'une jeunesse nombreuse et de plus en plus instruite.

 

Sur le plan politique, la France est gouvernée par le général de Gaulle, dont le régime est perçu comme conservateur et déconnecté de la jeunesse. L'absence de dialogue entre les autorités et les mouvements étudiants crée un climat de tension croissante. Les manifestations et les revendications étudiantes se multiplient, notamment sur les campus universitaires, où les appels à réformer le système éducatif se font de plus en plus pressants.

Contexte international : guerre du Vietnam, mouvement hippie...

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Au niveau international, les années 1960 sont marquées par une vague de protestation sociale et politique. La guerre du Vietnam, symbole de l'impérialisme américain pour beaucoup, suscite une indignation mondiale. Les étudiants du monde entier manifestent contre ce conflit, dénonçant la violence et les pertes humaines qu'il engendre. Cette guerre devient un point de ralliement pour les mouvements de gauche, qui se mobilisent pour la paix et contre l'ingérence américaine.

 

Le mouvement hippie, né aux États-Unis, prône la paix, l'amour et la liberté. Cette contre-culture influence profondément les jeunes européens, qui adoptent ses valeurs et son mode de vie. Le rejet du conformisme et des normes sociales s'accompagne d'une remise en question des valeurs traditionnelles, créant un terrain fertile pour l'émergence de mouvements contestataires. En France, ces idées trouvent un écho particulier chez les étudiants, qui voient dans cette révolution culturelle une opportunité pour remettre en cause l'ordre établi.

Le rôle du mouvement du 22 mars

Occupation de l'université de Nanterre

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Le 22 mars 1968, un groupe d'étudiants de l'université de Nanterre, mené par Daniel Cohn-Bendit, occupe l'administration centrale pour protester contre les conditions d'enseignement et la répression policière. Cette occupation marque un tournant dans le mouvement étudiant français. L'université de Nanterre, jeune institution en périphérie de Paris, devient rapidement le symbole d'une jeunesse en quête de changement. Les étudiants y dénoncent le manque de liberté académique, l'absence de perspectives professionnelles, et réclament un système éducatif plus égalitaire.

Les revendications étudiantes s'étendent rapidement à d'autres aspects de la société. Elles critiquent l'autoritarisme du gouvernement et l'immobilisme social. L'occupation de Nanterre fait écho à d'autres mouvements étudiants à travers le monde, amplifiant le message de contestation et appelant à une mobilisation générale contre l'ordre établi.

Daniel Cohn-Bendit et les revendications étudiantes

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Daniel Cohn-Bendit, étudiant en sociologie et figure emblématique du mouvement, incarne la contestation estudiantine. Son franc-parler et sa détermination lui valent le surnom de "Dany le Rouge". Ses discours enflammés dénoncent le manque de liberté dans l'enseignement supérieur et appellent à une réforme radicale du système. Ses idées trouvent un écho chez les étudiants, qui se mobilisent en masse pour défendre leurs droits.

 

Les revendications étudiantes, portées par Cohn-Bendit et d'autres leaders, dépassent rapidement le cadre universitaire. Elles se transforment en un vaste mouvement pour la liberté individuelle, l'égalité des sexes, et la démocratisation des institutions. Ce mouvement de rébellion s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre l'impérialisme et l'oppression, résonnant avec les idéaux des mouvements de libération à travers le monde.

Mai 68, l'occupation de la Sorbonne

Causes de l'occupation

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Le 3 mai 1968, la Sorbonne devient le nouvel épicentre des revendications étudiantes. L'université, avec sa réputation d'excellence académique et de liberté intellectuelle, représente un lieu symbolique pour les étudiants désireux de faire entendre leur voix. Les tensions accumulées à Nanterre, où les étudiants se sont insurgés contre l'administration universitaire, se propagent à la Sorbonne en raison du renforcement de la répression policière. La fermeture de l'université de Nanterre par les autorités a conduit les étudiants à transférer leur lutte au cœur de Paris.

La Sorbonne est alors occupée pour dénoncer l'arrestation de plusieurs leaders étudiants, dont Daniel Cohn-Bendit, et pour contester les restrictions de liberté et les conditions de vie sur les campus. Les revendications sont variées, allant de la libéralisation des mœurs à la réforme du système éducatif. Les étudiants réclament également le droit d'expression et la liberté de réunion, refusant l'ingérence policière dans les affaires universitaires.

Principaux acteurs et revendications

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La mobilisation est menée par un groupe hétéroclite de militants, dont certains ont déjà fait leurs preuves dans le mouvement du 22 mars. Outre Daniel Cohn-Bendit, de jeunes intellectuels tels qu'Alain Geismar et Jacques Sauvageot jouent un rôle clé dans l'organisation des manifestations et la formulation des revendications. Leurs discours appellent à une transformation radicale de la société, s'opposant à l'autoritarisme gaulliste et à l'ordre social conservateur.

Les revendications portent également sur les droits des étudiants à disposer de leur propre corps et de leur vie privée, avec un appel à l'égalité des sexes et à la libération sexuelle. Le mouvement exige des réformes structurelles dans le système éducatif et prône l'autogestion des universités. Les étudiants se mobilisent également contre les inégalités sociales plus larges, appelant à la solidarité avec les travailleurs et les mouvements de libération à travers le monde.

Réaction de la police

Mai 68, l’évacuation violente de la Sorbonne

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Face à l'occupation de la Sorbonne, les autorités réagissent avec force. Le recteur de l'université sollicite l'intervention de la police, ce qui déclenche une évacuation brutale des étudiants occupant les lieux. La violence de cette intervention choque non seulement les étudiants, mais aussi une grande partie de la population parisienne, créant un sentiment d'indignation généralisée. Les forces de l'ordre bouclent les rues avoisinantes et procèdent à de nombreuses arrestations, alimentant la colère des étudiants. 

Cette évacuation marque un tournant dans la mobilisation étudiante. La violence policière galvanise le mouvement, qui trouve dans cette répression un motif supplémentaire de protestation. La Sorbonne, symboliquement associée à la liberté d'expression et à l'intellect, devient un point de ralliement pour tous ceux qui s'opposent à la répression gouvernementale.

Premiers affrontements dans le Quartier latin

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La dispersion des étudiants ne les dissuade pas de continuer la lutte. Les affrontements entre manifestants et policiers s'étendent rapidement dans le Quartier latin, transformant ses rues étroites en champs de bataille improvisés. Les étudiants érigent des barricades avec les moyens du bord, utilisant les pavés et le mobilier urbain pour se défendre contre les charges policières. La violence monte d'un cran, les manifestants et les forces de l'ordre se livrant à des batailles rangées dans les rues de Paris.

 

Ces premiers affrontements attirent l'attention du public et des médias, sensibilisant une population plus large aux revendications des étudiants. Le quartier latin, habituellement calme et dédié à l'étude, devient le théâtre d'un soulèvement sans précédent. La lutte qui s'ouvre ici ne se limitera pas à la Sorbonne ni au Quartier latin, mais deviendra rapidement un mouvement de contestation nationale, réunissant étudiants, travailleurs et intellectuels dans un élan de transformation sociale.

10 mai 1968, la « nuit des barricades »

Violences dans les rues de Paris

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La nuit du 10 mai 1968, désormais connue sous le nom de "nuit des barricades", marque l'apogée de la violence des affrontements entre manifestants et policiers. Les rues du Quartier latin sont le théâtre d'un véritable champ de bataille, où étudiants et forces de l'ordre se font face. Les étudiants, galvanisés par la répression des jours précédents, érigent des barricades avec des pavés et tout ce qu'ils trouvent pour résister aux charges policières. L'atmosphère est tendue, l'odeur des gaz lacrymogènes envahit les rues, et les premiers blessés apparaissent parmi les manifestants.

 

Les forces de l'ordre répondent avec une force accrue, cherchant à rétablir l'ordre dans un quartier emblématique de la contestation. Cependant, la répression ne fait qu'amplifier la détermination des étudiants, qui voient dans cette nuit un symbole de leur lutte pour la liberté et la justice sociale. Les violences de la "nuit des barricades" choquent la nation entière, renforçant la sympathie du public envers les revendications des manifestants.

Mobilisation croissante des étudiants et lycéens

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La nuit des barricades marque un tournant décisif dans la mobilisation. L'image des étudiants se tenant debout contre la répression inspire des milliers de jeunes à rejoindre le mouvement. Les lycéens, eux aussi touchés par les frustrations et les aspirations de leurs aînés, se mobilisent en masse pour soutenir la cause. Les universités et les lycées à travers la France deviennent des lieux de rassemblement et d'organisation pour la contestation.

 

La solidarité entre les étudiants et les lycéens crée un puissant mouvement de jeunesse, décidé à défier les autorités et à revendiquer leur place dans la société. Des assemblées générales sont organisées dans les établissements scolaires, et les étudiants se coordonnent pour planifier des manifestations encore plus vastes. Le mouvement prend une ampleur nationale, préparant le terrain pour des actions de plus grande envergure.

13 mai 1968 : La grève générale 

Grève massive dans tout le pays

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Le 13 mai 1968, une grève générale paralyse la France. Les syndicats ouvriers rejoignent les étudiants dans leur lutte, transformant la contestation en un mouvement social d'une ampleur sans précédent. Les usines ferment leurs portes, les transports sont à l'arrêt, et des millions de travailleurs descendent dans la rue pour exprimer leur solidarité. La grève générale reflète le mécontentement généralisé envers le gouvernement et les conditions de travail.

Les revendications s'étendent au-delà des demandes des étudiants, incluant des augmentations de salaires, des meilleures conditions de travail et une réforme en profondeur des structures économiques et politiques du pays. C'est la première fois depuis la Libération qu'une telle convergence entre étudiants et ouvriers se produit en France, donnant à la grève une portée historique.

Union entre étudiants et ouvriers

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L'union entre les étudiants et les ouvriers est symbolisée par de grandes manifestations dans toute la France, rassemblant des millions de personnes de tous horizons. Les syndicats et les organisations étudiantes collaborent pour coordonner les actions, partageant un objectif commun de transformation sociale. Les cortèges traversent les villes, scandant des slogans pour la justice sociale, l'égalité et la liberté.

« Ce qui me semble le plus important, c’est qu’actuellement les fils de la bourgeoisie s’unissent aux ouvriers dans un esprit révolutionnaire. » Jean-Paul SARTRE (1905-1980), Sorbonne, 20 mai 1968.

Cette union est un tournant historique, car elle montre que le mouvement dépasse largement le milieu étudiant pour devenir une force sociale puissante. Les étudiants apportent leur énergie et leur vision de changement, tandis que les ouvriers apportent leur expérience de la lutte syndicale. Ensemble, ils forment un front uni qui secoue les fondements du régime en place, marquant l'un des moments les plus emblématiques de Mai 68.

Réponse initiale du gouvernement

Minimisation du mouvement

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Face à la montée en puissance du mouvement, le gouvernement de Charles de Gaulle, d'abord incrédule, sous-estime l'ampleur de la contestation. Alain Peyrefitte, alors ministre de l'Éducation nationale, minimise le rôle des étudiants, qualifiant le mouvement d'agitation temporaire menée par une poignée d'enragés. Les autorités pensent que la mobilisation estudiantine va s'essouffler d'elle-même, sous-estimant la détermination des manifestants et la convergence des luttes qui se profilent.

« La réforme, oui, la chienlit, non. » Charles de GAULLE, Bureau de l’Élysée, dimanche matin, 19 mai 1968. 

Les premières tentatives de répression policière échouent à endiguer la vague de protestations. Au contraire, elles alimentent le mécontentement et renforcent la solidarité entre les étudiants et les travailleurs. Le gouvernement peine à comprendre l'ampleur du malaise social, restant déconnecté des revendications de la jeunesse et du monde ouvrier. La situation échappe rapidement à leur contrôle, ouvrant la voie à une crise politique majeure.

Échecs des tentatives d'apaisement

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Lorsque la gravité de la situation devient évidente, le gouvernement tente d'apaiser la crise en proposant des négociations. Cependant, les premières propositions sont rejetées par les syndicats et les étudiants, jugées insuffisantes et déconnectées des réalités du mouvement. Les négociations échouent à trouver un terrain d'entente, le gouvernement restant inflexible sur les questions de réforme sociale et politique.

« La Ve au clou, la Ve c’est nous ! Ouvriers, paysans, étudiants, tous unis » Slogans lors de la manifestation du 24 mai 1968

Les autorités tentent également de diviser le mouvement en jouant sur les divergences entre étudiants et ouvriers. Cependant, la solidarité reste forte, et les tentatives du gouvernement pour briser le mouvement se révèlent inefficaces. Les échecs répétés des tentatives d'apaisement laissent le pays dans une impasse politique, alors que la pression sociale continue de monter.

30 mai 1968 : L'annonce de Charles de Gaulle

Discours dénonçant un « danger totalitaire »

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Le 30 mai 1968, Charles de Gaulle s'adresse à la nation dans un discours radiodiffusé. Conscient de la gravité de la situation, le général dénonce un "danger totalitaire" menaçant la République. Il accuse les leaders du mouvement de vouloir déstabiliser le pays et appelle les citoyens à se rassembler autour de l'État pour restaurer l'ordre. De Gaulle insiste sur la nécessité de défendre les institutions démocratiques contre ce qu'il perçoit comme une tentative d'insurrection.

 

Le discours vise à rassembler la majorité silencieuse contre les manifestants et à galvaniser le soutien à son gouvernement. De Gaulle utilise un ton ferme, promettant de restaurer la stabilité et de poursuivre les réformes. Toutefois, sa position inflexible sur les revendications des manifestants provoque davantage d'agitation, contribuant à la polarisation du pays.

Dissolution de l'Assemblée nationale

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Pour rétablir son autorité et désamorcer la crise, de Gaulle annonce la dissolution de l'Assemblée nationale et convoque des élections anticipées. Ce geste vise à légitimer son gouvernement par les urnes et à obtenir un mandat renouvelé pour faire face à la crise. L'annonce surprend le pays et relance le débat sur la légitimité du gouvernement en place.

 

Les élections, prévues pour fin juin 1968, marquent le début d'une nouvelle phase dans la résolution de la crise. Le gouvernement espère que la majorité silencieuse, épuisée par les grèves et les manifestations, soutiendra de Gaulle et rétablira l'ordre. Les semaines précédant les élections voient un regain de tensions politiques et sociales, alors que chaque camp mobilise ses partisans pour influencer l'issue du scrutin.

Conséquences immédiates

Signature des accords de Grenelle

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Face à l'ampleur du mouvement et à la paralysie du pays, le gouvernement engage des négociations avec les syndicats et les représentants des travailleurs. Les accords de Grenelle, signés le 27 mai 1968, prévoient des augmentations de salaires significatives, une réduction du temps de travail et une amélioration des conditions de travail. Ces accords marquent une victoire majeure pour les syndicats, qui parviennent à obtenir des concessions importantes malgré l'attitude initialement inflexible du gouvernement.

 

Cependant, ces accords ne satisfont pas complètement les attentes des manifestants. Les revendications politiques et sociétales plus larges, portées par les étudiants, ne sont pas pleinement abordées. Bien que les accords de Grenelle permettent une désescalade de la grève générale, ils ne parviennent pas à apaiser complètement les tensions, laissant un sentiment d'inachevé chez de nombreux participants au mouvement.

Changements politiques et sociaux

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Sur le plan politique, les événements de Mai 68 ébranlent la stabilité du gouvernement de Gaulle. Bien que les élections législatives de juin 1968 confirment sa majorité parlementaire, le président se retrouve affaibli. Il quitte le pouvoir l'année suivante après avoir perdu un référendum sur les réformes institutionnelles. Le paysage politique français est profondément transformé, les partis de gauche et de droite réévaluant leurs positions pour mieux répondre aux nouvelles réalités sociales.

 

Sur le plan social, Mai 68 laisse une empreinte indélébile. Les idées de libération individuelle, d'égalité des sexes et d'émancipation sociale trouvent un écho dans les mouvements ultérieurs. Les étudiants et les travailleurs de l'époque se souviennent de ces événements comme d'un moment de prise de conscience collective, qui a permis d'amorcer des changements dans la société française.

L'héritage de Mai 68

Évolution des droits des travailleurs, des femmes et de la jeunesse

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Mai 68 marque un tournant dans l'évolution des droits des travailleurs en France. Les accords de Grenelle ouvrent la voie à des réformes du travail qui se poursuivent dans les années suivantes, renforçant les droits syndicaux et améliorant les conditions de travail. Les mouvements féministes s'inspirent également de Mai 68 pour revendiquer l'égalité des sexes, aboutissant à des avancées législatives en matière de droits des femmes dans les années 1970.

 

La jeunesse joue un rôle central dans l'héritage de Mai 68. Les idées de liberté, d'autonomie et de remise en cause de l'autorité résonnent dans les mouvements de jeunes qui suivent, qu'ils soient politiques, culturels ou sociaux. Les jeunes de Mai 68, devenus adultes, contribuent à façonner une société plus ouverte aux droits individuels et à la diversité des opinions.

Impact sur la culture et les mouvements sociaux futurs

 

La liberté est le crime qui contient tous les crimes

L'impact culturel de Mai 68 est profond. Les slogans et les affiches de l'époque, porteurs d'une créativité et d'une ironie subversive, restent gravés dans la mémoire collective. La contre-culture qui émerge de cette période influence durablement la musique, le cinéma et la littérature, véhiculant des idées de libération et de contestation qui continuent d'inspirer.

 

Les mouvements sociaux qui suivent Mai 68 s'inspirent largement de ses méthodes et de ses idéaux. Les protestations contre le nucléaire, la lutte pour les droits des minorités et les mouvements écologistes trouvent leur source dans l'esprit de 68. Les manifestations qui ont secoué la France au cours des décennies suivantes portent l'empreinte de Mai 68, perpétuant son héritage d'engagement pour la justice sociale et la liberté individuelle.