La Prise de la Bastille : le début de la Révolution française

Rédigé le 12/07/2024
Ystory


"Le 14 juillet 1789, Paris assiste à l'effondrement d'un symbole de la tyrannie : la Bastille. Cet événement, loin d'être un simple épisode de révolte, marque la fin d'un monde et la naissance d'une nouvelle ère." - Anonyme, journal du 15 juillet 1789.

La prise de la Bastille, forteresse emblématique de l'absolutisme royal, est l'un des événements les plus marquants de la Révolution française. Le 14 juillet 1789, une date désormais gravée dans la mémoire collective, les Parisiens se soulèvent et prennent d'assaut cette prison d'État, déclenchant une série de changements irréversibles. Cet article explore les événements qui ont conduit à cette journée historique, les conséquences immédiates et l'impact symbolique durable sur la France et le monde.


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La France au bord de l'explosion

Une crise économique et sociale

Louis XVI Aumônes

Pendant l’hiver 1788, le plus froid depuis 1709, Louis XVI quitte Versailles pour venir soutenir les pauvres d’un hameau voisin. Tableau de Louis Hersent, 1809.

En 1789, la France est plongée dans une crise économique et sociale profonde. La mauvaise récolte de 1788, combinée à un hiver rigoureux, entraîne une hausse spectaculaire du prix du pain, l'aliment de base des Français. Le chômage augmente, et la pauvreté se répand, exacerbant les tensions sociales.

Les Français souffrent, et leur mécontentement grandit. Les émeutes de la faim se multiplient, et le peuple commence à perdre confiance en la monarchie. Louis XVI, face à cette situation désespérée, décide de convoquer les États généraux, une assemblée représentant les trois ordres du royaume : le clergé, la noblesse et le tiers état, pour trouver une solution à la crise financière.

La réunion des États Généraux

Couder Stati generali

Ouverture de l'assemblée des États généraux le 5 mai 1789.

La réunion des États généraux en mai 1789, la première depuis 1614, suscite de grands espoirs parmi le peuple. Cependant, les discussions s'enlisent rapidement. Le tiers état, représentant la majorité de la population, se heurte aux résistances des deux autres ordres. Le 17 juin, frustrés par le manque de progrès, les députés du tiers état se proclament Assemblée nationale, affirmant leur intention de rédiger une constitution.

 

Ce geste audacieux, renforcé par le Serment du Jeu de Paume, marque le début de la fin pour l'Ancien Régime. La tension monte à Paris, où la nouvelle de cette rébellion parlementaire alimente l'excitation et l'inquiétude.

La Révolution s'affiche - 1

La tension monte à Paris

Necker, Jacques, par Boillet, BNF Gallica

Jacques Necker sera nommé Ministre des Finances de Louis XVI à trois reprises.

Le 11 juillet 1789, le renvoi de Jacques Necker, ministre des Finances populaire parmi les Parisiens, déclenche une vague de colère. Necker, perçu comme un champion des réformes, est renvoyé brusquement par Louis XVI, provoquant un sentiment de trahison et de désespoir parmi le peuple.

Le 12 juillet, des émeutes éclatent à Paris. Camille Desmoulins, avocat et journaliste révolutionnaire, harangue la foule au Palais-Royal, appelant à la révolte. Le peuple s'arme comme il peut, prêt à en découdre avec les forces royales. Le 13 juillet, les Parisiens pillent l'hôtel des Invalides, s'emparant de fusils et de canons.

La Bastille avant le 14 Juillet : un symbole de l'absolutisme

Une Forteresse Médiévale

Bastille reconstruction 1420

La Forteresse de la Bastille en 1420

La Bastille, officiellement appelée Bastille Saint-Antoine, est à l'origine une forteresse construite à la fin du XIVe siècle sous le règne de Charles V. Conçue pour défendre la porte Saint-Antoine et protéger l'est de Paris contre les invasions, la Bastille est composée de huit tours massives reliées par de hauts murs de pierre. Au fil des siècles, la fonction de la Bastille évolue, et elle devient progressivement une prison d'État.

 

La forteresse est dotée de fossés profonds et de ponts-levis, renforçant son caractère imprenable. À l'intérieur, les cellules sont sombres et humides, conçues pour isoler complètement les prisonniers du monde extérieur. L'architecture imposante de la Bastille en fait un symbole puissant de l'autorité royale et de son pouvoir de répression.

La Bastille - 1

La Bastille : la prison des ennemis de la monarchie

Man in the Iron Masque

L’homme au masque de fer mourut à la Bastille en 1703 après 20 ans d’emprisonnement dans différentes prisons.

Sous l'Ancien Régime, la Bastille est utilisée par les rois de France pour enfermer leurs ennemis politiques, les opposants religieux, et toute personne considérée comme une menace pour la monarchie. Les prisonniers sont souvent détenus sans procès, sur simple lettre de cachet signée par le roi ou ses ministres. Cette pratique arbitraire alimente la peur et le ressentiment parmi la population.

 

Parmi les célèbres détenus de la Bastille, on compte le marquis de Sade, le mystérieux Homme au Masque de Fer, et Voltaire, qui y est emprisonné à deux reprises. Les conditions de détention varient en fonction du statut et de la richesse des prisonniers. Certains bénéficient de cellules relativement confortables, tandis que d'autres sont confinés dans des cachots insalubres.

À la veille de la Révolution française, la Bastille est bien plus qu'une simple prison : elle est le symbole de l'absolutisme et de l'arbitraire royal. Pour le peuple de Paris, elle incarne l'oppression, l'injustice et la terreur. Les récits de souffrance et de cruauté associés à la Bastille nourrissent un imaginaire collectif puissant, où la forteresse est perçue comme le cœur de la tyrannie monarchique.

Le Désordre des familles - 1

Le 14 Juillet 1789 : Une journée qui a changé l'Histoire

Les premières heures de la révolte

Jean-Baptiste Lallemand - Pillage des armes aux Invalides, le matin du 14 juillet 1789 

 Prise des armes aux Invalides le 14 juillet 1789

Le matin du 14 juillet 1789, Paris est en ébullition. La nouvelle du renvoi de Jacques Necker, le ministre populaire, a enflammé les esprits. Dès l'aube, des milliers de Parisiens, motivés par des rumeurs de complots aristocratiques et par la peur d'une répression imminente, se rassemblent dans les rues. Leur objectif : obtenir des armes pour défendre leur ville et leurs idéaux révolutionnaires.

Le premier lieu d'assaut est l'hôtel des Invalides, où les émeutiers parviennent à s'emparer de fusils et de canons. Mais ce n'est pas suffisant. Ils ont besoin de poudre à canon, et ils savent où la trouver : à la Bastille, une imposante forteresse située dans l'est de Paris, symbole de l'arbitraire royal et de la tyrannie.

En marche vers la Bastille

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Les premières heures du 14 juillet.

Vers dix heures du matin, une foule de plus en plus nombreuse se dirige vers la Bastille. Les insurgés, armés de fusils pris aux Invalides et de diverses armes improvisées, avancent avec détermination. La forteresse est défendue par une garnison d'environ quatre-vingts invalides, des vétérans de l'armée, et trente-deux soldats suisses, sous le commandement du gouverneur Bernard-René de Launay.

 

À leur arrivée, les émeutiers demandent l'accès à la poudre et aux armes stockées à l'intérieur de la Bastille. Le gouverneur de Launay, conscient de la gravité de la situation, hésite. Il ordonne de lever les ponts-levis et se retranche à l'intérieur de la forteresse, espérant gagner du temps et recevoir des ordres de Versailles.

Les négociations échouent

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Pendant plusieurs heures, les négociations se succèdent sans succès. Les représentants de la commune de Paris, venus parlementer avec de Launay, tentent de convaincre le gouverneur de céder sans effusion de sang. Le gouverneur, bien que conscient de la menace grandissante, refuse de capituler sans ordre explicite de Versailles. Les émissaires vont et viennent, mais aucun accord n'est trouvé. La foule, impatiente et de plus en plus agitée, commence à perdre patience.

 

La tension monte rapidement. Les émeutiers, pressés par l'urgence et la peur d'une répression imminente, deviennent de plus en plus agressifs. Des coups de feu éclatent, bien que l'origine de ces premiers tirs reste floue. Certains témoignages rapportent que les gardes de la Bastille auraient tiré les premiers, provoquant une réaction violente de la part des insurgés. D'autres affirment que des émeutiers, excités et armés, auraient ouvert le feu en premier, poussant les défenseurs à riposter.

Les émeutiers, furieux, lancent l'assaut. Ils improvisent des barrages et des protections pour se rapprocher des murs de la forteresse sous le feu nourri des défenseurs. Des civils de toutes conditions, unis par une même colère, se jettent dans la bataille avec un courage désespéré. La Bastille, symbole de leur oppression, devient le théâtre d'une lutte acharnée pour la liberté.

L'assaut sur la Bastille

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L'attaque de la Bastille est marquée par des combats acharnés. Les insurgés se ruent vers les murs de la forteresse, tandis que les défenseurs ripostent depuis les remparts. Les émeutiers utilisent les canons pris aux Invalides pour tirer sur les portes et les murs, cherchant à briser les défenses.

Vers trois heures de l'après-midi, la situation devient critique pour les défenseurs. Le pont-levis du premier bastion est abaissé sous la pression des insurgés. Les combats continuent de faire rage, et la confusion règne de part et d'autre. De Launay, désespéré, envisage de faire sauter la Bastille avec les barils de poudre, mais ses hommes l'en dissuadent.

14 Juillet - 1

La Bastille capitule

Prise de la Bastille

La prise de la Bastille peint par Jean Pierre Houël en 1789, au centre du tableau l'arrestation du marquis de Launay (1740-1789), gouverneur de la Bastille.

Finalement, aux alentours de cinq heures de l'après-midi, la résistance des défenseurs s'effondre. De Launay, réalisant qu'il ne peut plus tenir la forteresse, décide de capituler pour éviter un massacre. Il ordonne d'abaisser le second pont-levis et ouvre les portes de la Bastille.

Jacques de Flesselles 

Les insurgés se précipitent à l'intérieur, acclamant leur victoire. Ils s'emparent des armes et libèrent les sept prisonniers détenus dans la Bastille. Le gouverneur de Launay est capturé et conduit hors de la forteresse. En route vers l'Hôtel de Ville, il est lynché par la foule en colère. Sa tête, tranchée, est exhibée au bout d'une pique dans les rues de Paris, symbole de la chute de l'autorité royale.

La libération des prisonniers et le sac de la Bastille

The Bastille in the first days of its demolition, by Hubert Robert

La Bastille aux premiers jours de sa démolition, tableau d’Hubert Robert peint en 1789

Parmi les sept prisonniers libérés, on trouve des détenus pour dettes et des faussaires, mais leur libération prend une dimension hautement symbolique. Elle représente la fin de l'arbitraire et l'espoir d'une justice plus équitable. Les archives de la Bastille sont jetées dans les fossés ou brûlées, symbolisant la destruction de l'ancien ordre.

 

La Bastille, désormais sous contrôle des insurgés, est mise à sac. Les Parisiens démolissent la forteresse pierre par pierre, transformant le symbole de l'oppression en un emblème de leur triomphe. Les pierres de la Bastille seront plus tard vendues comme souvenirs, et certaines seront utilisées pour construire des ponts et des bâtiments publics, disséminant ainsi le symbole de la Révolution à travers Paris et la France.

La victoire célébrée dans les rues

Une fois la Bastille tombée, Paris entre en ébullition. La nouvelle de la prise de la forteresse se répand rapidement dans toute la ville, entraînant des scènes de liesse et de célébration parmi les Parisiens. Les rues de la capitale sont envahies par une foule victorieuse qui crie des slogans révolutionnaires et chante des chants patriotiques. La prise de la Bastille, symbole de l'oppression monarchique, est vue comme une victoire éclatante du peuple sur la tyrannie.

La chute de la Bastille n'est pas seulement une victoire symbolique, elle marque également le début de transformations politiques significatives. Les Parisiens, galvanisés par leur succès, s'organisent rapidement pour établir de nouvelles structures de pouvoir. La commune de Paris, représentative des intérêts du peuple, se renforce et prend des mesures pour stabiliser la ville.

Les conséquences : Un choc politique et social

Formation de la Garde Nationale

Le serment de La Fayette a la fete de la Federation 14 July 1790 French School 18th century

Le serment de La Fayette a la fête de la Fédération le 14 juillet 1790

La création de la Garde nationale, une milice citoyenne dirigée par le marquis de La Fayette, est une des premières conséquences de la prise de la Bastille. Cette force armée, composée de volontaires parisiens, a pour mission de maintenir l'ordre et de protéger les acquis de la Révolution.

La Garde nationale devient rapidement un symbole de la souveraineté populaire et de la nouvelle ère qui s'ouvre pour la France. Elle joue un rôle crucial dans les événements qui suivront, contribuant à la stabilisation de Paris et à la propagation des idées révolutionnaires dans le reste du pays.

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Réactions de Louis XVI et de la cour

Antoine-François Callet - Louis XVI, roi de France et de Navarre (1754-1793), revêtu du grand costume royal en 1779 - Google Art Project

Louis XVI en 1779 

« Mon peuple peut toujours compter sur mon amour »
Déclaration de Louis XVI à l’Hôtel de ville le 17 juillet 1789

La nouvelle de la prise de la Bastille parvient rapidement à Versailles. Louis XVI, jusque-là mal informé de la gravité de la situation, est stupéfait. Selon une anecdote célèbre, il aurait demandé à un courtisan : "C'est une révolte ?" et reçu cette réponse : "Non, Sire, c'est une révolution."

 

Sous la pression, Louis XVI retire les troupes de Paris et rappelle Jacques Necker. Ce geste est perçu comme une capitulation devant la volonté populaire. Le 17 juillet, Louis XVI se rend à Paris et visite l'Hôtel de Ville. Portant la cocarde tricolore, symbole de la Révolution, il reconnaît officiellement la légitimité de la commune de Paris et de la Garde nationale. Cet acte de soumission face à la volonté populaire marque un tournant dans les relations entre le roi et les citoyens, affirmant la montée en puissance du peuple dans la sphère politique.

La grande peur

La prise de la Bastille a des répercussions immédiates à travers la France. Elle inspire des mouvements similaires dans d'autres villes et dans les campagnes. Cette période appelée « la grande peur », est en réalité une vague de panique qui se propage dans les campagnes françaises. En effet les paysans par crainte de représailles de la noblesse, s'attaquent systématiquement aux symboles de l'oppression féodale. Ainsi les populations locales se soulèvent en s’attaquant aux châteaux et aux maisons des nobles, détruisant au passage tous les documents attestant des droits seigneuriaux.

 

Ces révoltes poussent l'Assemblée nationale à abolir les privilèges féodaux le 4 août 1789, un acte qui transforme profondément la société française. La chute de la Bastille devient rapidement un symbole universel de la lutte contre l'oppression. Elle inspire les révolutionnaires non seulement en France, mais aussi dans le monde entier, marquant le début d'une ère de changements politiques radicaux. La forteresse, autrefois redoutée, est désormais un emblème de liberté et de justice, une source d'inspiration pour tous ceux qui aspirent à un monde plus égalitaire.

La grande peur de juillet 1789 - 1

La Bastille, icône de la Révolution française

Naissance de la souveraineté populaire

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Le 14 juillet 1789, les clés de la Bastille sont tenues en l'air par des soldats républicains alors que les prisonniers du donjon sont libérés pendant la Révolution française

La prise de la Bastille est plus qu'un simple événement militaire. Elle symbolise la fin de l'absolutisme monarchique et la naissance de la souveraineté populaire. En s'emparant de cette forteresse, le peuple de Paris affirme son pouvoir et sa volonté de participer activement à la vie politique de la nation.

 

Cet acte de bravoure inspire les révolutionnaires à travers la France et au-delà. Il marque le début d'une série de transformations profondes qui aboutiront à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen et à la constitution de 1791.

La commémoration du 14 Juillet

Alfred Philippe Roll - 14 Juillet 1880, inauguration du monument à la République - PPP110 - Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris

14 Juillet 1880, inauguration du monument à la République

Dès 1790, la prise de la Bastille est célébrée lors de la Fête de la Fédération, réunissant les Français autour des valeurs de la Révolution. En 1880, le 14 juillet devient officiellement la fête nationale française, commémorant cet acte fondateur de la République.

 

Chaque année, des défilés, des feux d'artifice et des festivités célèbrent l'esprit de liberté, d'égalité et de fraternité qui a émergé de la Révolution française. La Bastille, bien qu'elle n'existe plus physiquement, demeure un symbole puissant de la lutte contre l'oppression et de la quête de justice sociale.

La Bastille dans l'Histoire de France

Pierre-Antoine Demachy - Démolition de la Bastille, le 17 juillet 1789 - P53 - Musée Carnavalet

Démolition de la Bastille, le 17 juillet 1789

La Bastille, autrefois symbole de l'autorité royale, est transformée par la Révolution en un emblème de la résistance populaire. Sa démolition, commencée le 16 juillet 1789, est achevée en quelques mois, et ses pierres sont distribuées comme souvenirs, disséminant ainsi son symbolisme à travers la France.

Le site de la Bastille devient un lieu de mémoire, rappelant aux générations futures les sacrifices consentis pour conquérir la liberté. Aujourd'hui, la place de la Bastille est un lieu animé, témoin des évolutions de Paris et de la nation, portant en elle l'héritage de ce moment révolutionnaire.

Les voix d’une époque

Récits et témoignages des acteurs de la Révolution

Daumier - Камиль Демулен в Пале-Рояле. Около 1850 г

Camille Desmoulins haranguant la foule au Palais-Royal, peinture d'Honoré Daumier, 1850.

Les journaux, lettres et mémoires de l'époque offrent des témoignages précieux sur la prise de la Bastille, capturant la ferveur, la peur et l'excitation de cette journée historique. Camille Desmoulins, l'un des principaux instigateurs de l'insurrection, écrit avec passion sur l'énergie révolutionnaire qui parcourait Paris. Dans ses écrits, il décrit comment il a galvanisé la foule au Palais-Royal, incitant les Parisiens à prendre les armes et à défendre leur liberté.

Georges Danton, autre figure emblématique de la Révolution, relate dans ses mémoires l'atmosphère électrique de la capitale et la détermination inébranlable du peuple. Il évoque les scènes de jubilation qui ont suivi la chute de la Bastille, lorsque les insurgés ont célébré leur victoire dans les rues de Paris.

Maximilien Robespierre, dans ses discours et ses écrits, souligne l'importance symbolique de la prise de la Bastille. Il décrit comment cet événement a cristallisé les aspirations du peuple à la liberté et à la justice, marquant le début d'une transformation radicale de la société française.

Les récits des témoins oculaires, souvent émouvants et dramatiques, permettent de comprendre l'état d'esprit des Parisiens et la signification profonde de leur acte de rébellion. Par exemple, un témoin anonyme écrit dans son journal : "La Bastille est tombée, et avec elle, le symbole de notre oppression. Aujourd'hui, nous avons conquis notre liberté, et rien ne pourra nous arrêter." Ces témoignages offrent un aperçu intime de l'impact psychologique et émotionnel de la prise de la Bastille, illustrant la force du mouvement populaire qui a conduit à la Révolution française.

Les réactions internationales

La prise de la Bastille est perçue avec stupeur et fascination par les observateurs étrangers. En Angleterre, aux États-Unis, et dans les autres monarchies européennes, l'événement suscite des réactions variées, allant de l'admiration à la crainte.

La Révolution française, symbolisée par la prise de la Bastille, inspire de nombreux mouvements de libération et de réforme à travers le monde. Elle devient une référence pour les luttes contre l'oppression et pour la défense des droits de l'homme.

Le Petit Livre de la Révolution française - 1

Ce qu’il reste de la prise de la Bastille

Une journée, un symbole

14 juillet 2018 - feu d'artifice de la fête nationale tirée depuis le champ de Mars à Paris par le Groupe F (42507714095)

La prise de la Bastille le 14 juillet 1789 est bien plus qu'un événement militaire ; elle est le symbole éternel de la lutte contre l'oppression et de la quête de liberté. Cet acte de rébellion audacieux a marqué la fin de l'absolutisme monarchique et le début d'une nouvelle ère où le peuple de France revendique sa place dans la gouvernance de la nation. En se souvenant de la prise de la Bastille, nous honorons les sacrifices des révolutionnaires qui ont risqué leur vie pour la liberté, l'égalité et la fraternité. Ces valeurs, issues de cette période tumultueuse, continuent d'inspirer et de guider notre société. La commémoration du 14 juillet, devenue fête nationale française, célèbre non seulement cet événement historique, mais aussi l'esprit de la Révolution française qui a façonné l'identité nationale.

 

Bien que la Bastille n'existe plus physiquement, son héritage perdure à travers le site animé de la place de la Bastille à Paris, témoin des évolutions de la ville et de la nation. Ce lieu, autrefois symbole de tyrannie, est aujourd'hui un emblème de liberté, de justice et de dignité humaine. La prise de la Bastille demeure l'un des moments les plus emblématiques de l'histoire de France, symbolisant le triomphe de la souveraineté populaire. En revisitant cet héritage, nous réaffirmons notre détermination à défendre les idéaux révolutionnaires pour les générations futures et à rester vigilants face à toute forme d'oppression.

La Révolution française - Vérités et légendes - 1